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Le Snateg dénonce la fermeture de son siège: Appel à une grève de trois jours à Sonelgaz

par Moncef Wafi

Le Syndicat national autonome des travailleurs d'électricité et du gaz (Snateg) affilié au Snapap a de nouveau appelé à une grève nationale de trois jours les 11, 12 et 13 avril dans un communiqué de presse du bureau national. Le document, rendu public hier, a tenu à dénoncer la fermeture du siège du syndicat, sis à Bab Ezzouar, ce vendredi, par les services de l'ordre pour «empêcher les membres du Conseil national» de tenir une réunion pour discuter les problèmes des travailleurs et prendre des décisions appropriées, peut-on lire. Le Snateg précise que «les forces de l'ordre ont empêché toute personne tentant d'accéder au siège du syndicat» en établissant des procès-verbaux «d'une manière sévère» pour les adhérents qui ont voulu atteindre ledit siège.

La même source d'information dénonce également les agissements d'un officier de police qui a déclaré «qu'il ne reconnaît pas le contenu du reçu de l'enregistrement délivré par le ministère du Travail», affirmant que le représentant de l'ordre «a recouru à la violence verbale contre le président du syndicat», utilisant «un style de menace et d'intimidation et d'ingérence dans les affaires internes du syndicat». Le Snateg, tout en rappelant les dispositions de la Constitution, indique que des photos ont été prises des membres présents sans leur avis. Le syndicat autonome fait derechef appel au gouvernement pour intervenir «afin de mettre un terme à ces violations quotidiennes de la loi pratiquées par les forces de l'ordre» et pour «respecter ses engagements internationaux à consacrer le pluralisme syndical et la démocratie».

Le communiqué de presse rapporte que les membres du Conseil national du Snateg ont décidé d'entamer une grève nationale «pour la dignité des travailleurs du groupe Sonelgaz et les libertés individuelles et d'améliorer les conditions de vie des travailleurs qui sont devenus complexes».

Les syndicalistes menacent par ailleurs de prolonger leur mouvement dans le temps «en cas de la fermeture des portes du dialogue et de la négociation collective». Cet appel à la grève intervient après les trois jours de mars qui n'ont pas eu l'effet escompté, selon les comptes rendus de la presse nationale.

A l'issue du dernier débrayage, un communiqué du Snateg avait fait l'audit de ces trois jours se félicitant «de la forte mobilisation de ses adhérents» malgré, rappelle-t-il, les pressions subies par les travailleurs de l'électricité et du gaz grévistes dans le but de casser leur mouvement de grève. Là aussi, le syndicat a dénoncé les agissements des forces de l'ordre qui sont intervenues dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Alger. Le Snateg rappelle également qu'au dernier jour de la grève, une large adhésion des travailleurs et travailleuses du Groupe a été constatée, signalant l'intervention «directe» des forces de sécurité à l'intérieur même de quelques sièges de directions et d'unités du Groupe Sonelgaz, «par des menaces proférées contre les grévistes, notamment dans la wilaya de Ouargla». Pour rappel, le Snateg a présenté une plateforme revendicatrice de 36 points qui tournent essentiellement autour d'une demande d'augmentation de salaires de 50%, plus d'équité dans les postes administratifs, sans distinction, plus de chance donnée à l'élément jeune. Les syndicalistes réclament également le libre exercice du droit syndical et une augmentation de la prime de l'Aïd El-Adha à 60.000 DA.