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Constantine - Enfants trisomiques «21»: Des spécialistes plaident pour une prise en charge adéquate

par A. Mallem

  «Un trisomique 21 n'est pas un enfant malade, mais simplement différent des autres. Il peut vivre comme tout le monde mais d'une façon un peu différente», a déclaré hier le professeur Sellahi Ali, chef du service de gynécologie de l'EHS de Sidi Mabrouk, ajoutant que la trisomie ?21' reste la plus fréquente des anomalies chromosomiques avec une incidence d'un nouveau-né sur 770 naissances. Et 70 % des enfants trisomiques naissent de mères ayant moins de 35 ans d'âge, a-t-il indiqué encore. L'orateur qui a fait une communication sur le sujet, hier, à la rencontre nationale sur la prise en charge des enfants atteints de Trisomie ?21', organisée au CNFPH de Constantine, a expliqué que le problème d'un enfant trisomique se pose tant au niveau social qu'au niveau familial. «Parce que cet enfant se remarque par sa morphologie et sa diminution sur le plan intellectuel et il est moqué par les enfants de son âge. Cela lui fait mal. Donc, il est vital de le prendre en charge sur les plans social, intellectuel et familial. Il faut, aussi, qu'il trouve un soutien auprès de la société, en général», a souligné ce spécialiste.

Patronnée par Mme la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, la célébration, hier, 21 mars, de la Journée mondiale de la Trisomie ?21', s'est traduite, cette année, par une rencontre nationale qui s'est déroulée, hier, au Centre national de formation des personnels spécialisés des établissements pour handicapés (CNFPH) de Constantine, sous le thème : «la prise en charge des enfants atteints de Trisomie 21 : réalités et enjeux».

Plusieurs spécialistes de la question y ont fait des communications tendant, toutes, à faire une évaluation du chemin parcouru par l'Algérie, dans la prise en charge de la Trisomie 21. «Il s'agit de voir où est arrivée l'expérience algérienne dans ce domaine ? Est-ce que nous sommes au diapason des données actuelles, à travers le monde ou sommes-nous en retard ? C'est la question que nous nous sommes posée au début de cette rencontre», nous a déclaré M. Abdelali Benhamou, directeur du CNFPH. «Pour essayer de répondre à cette question, ajoute notre interlocuteur, nous avons invité des représentants de plusieurs secteurs, notamment ceux du secteur de l'Education nationale, parce que nous essayons d'arriver à l'insertion de ces enfants à l'école ordinaire, du secteur de la Formation professionnelle, parce que nous cherchons à les intégrer sur le plan professionnel et avec la santé, du fait que ce sont des enfants fragiles sur le plan médical et doivent faire l'objet d'un suivi médical permanent.

Mme Ourahmoune Fadéla, chef de service des établissements spécialisés, à la direction de l'Action sociale (DAS) de Constantine, a donné les statistiques sur la prise en charge des enfants trisomiques dans les centres gérés par la DAS de la wilaya. «Nous avons 5 centres psychopédagogiques pour la prise en charge des enfants handicapés mentaux, qui accueillent 675 élèves, dont un nombre de 211 trisomiques. D'autre part, le nombre d'enfants handicapés mentaux, intégrés dans les établissements scolaires, est de 122, dont un certain nombre de trisomiques ?21'», a-t-elle indiqué.

En dernier lieu, de nombreux participants à la Journée que nous avons interrogés nous ont affirmé qu'ils comptent proposer des recommandations à adopter demandant l'implication des associations de parents trisomiques ?21', dans le traitement du problème. Ensuite, demander une meilleure collaboration du secteur de l'Education nationale pour l'insertion scolaire, et enfin essayer de passer le message, à toute la société, en insistant à dire que la prise en charge de l'enfant handicapé est l'affaire de tous, pas seulement celle du secteur de la Solidarité nationale. «C'est une affaire sociétale», ont conclu nos interlocuteurs.