Le permis à points et les nouvelles sanctions contre les chauffards sont dorénavant en vigueur. Attendu depuis son annonce, reporté plusieurs fois aux calendes grecques, survivant à plusieurs ministres des Transports, le permis à points est enfin arrivé. Techniquement, le permis à points remplace l'arbitraire retrait du permis de conduire institutionnalisé par les différents services de sécurité. Sa gestion est placée sous l'autorité des services de l'Intérieur et prévoit le retrait de points selon le degré de l'infraction à la circulation.

Ce système aide aussi le fisc à recouvrer les amendes forfaitaires souvent impayées au risque de se voir retirer 2 points, systématiquement, après un délai de 45 jours. L'Etat tape aux poches des automobilistes et c'est la meilleure formule à opposer aux chauffards qui ne reculent apparemment devant aucune infraction pour semer la mort sur le bitume national. Des courses-poursuites entre jeunes écervelés sont devenues monnaie courante dans une Algérie livrée à l'impunité et au non-droit. Des jeunes au volant de vrais bolides sèment la mort ou mettent en danger les usagers des routes et en difficulté les services de sécurité. Se croyant au-dessus de la loi, ils s'arrogent le droit de vie ou de mort sur le macadam, reléguant les principes élémentaires de la sécurité à la place de la roue de secours.

Cette mort sur les routes n'est pas l'apanage exclusif de chauffards de la « high » société mais elle est aussi le fait de véritables fous du volant, derrière des bus et camions de gros tonnage. Nous ne reviendrons jamais assez sur ces cas de mort en gros, victimes de la bêtise d'un conducteur grisé par la vitesse. Ces scènes ahurissantes de poids lourds et de bus bondés de voyageurs, circulant à plus de 140 km/h sur l'autoroute, slalomant entre les petites voitures, sont malheureusement devenues trop présentes dans le paysage national, alimentant en continu les cimetières du pays. A quand la tolérance zéro face à ces tueurs de la route ?