Le ministre
d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra a appelé, hier à
Bruxelles, la communauté internationale à un «examen de conscience» sur la
situation en Libye, l'exhortant à prendre les mesures nécessaire afin de
favoriser «une solution libyenne». «La communauté internationale doit faire son
examen de conscience et voir dans quelles circonstances certains membres du
Conseil de sécurité de l'ONU ont jeté de l'huile sur le feu au lieu de prendre
des mesures d'apaisement, d'inclusion, de nature à favoriser une solution»,
a-t-il déclaré lors d'une conférence internationale de haut niveau sur la
médiation. Selon le chef de la diplomatie algérienne, la communauté
internationale «a raté l'occasion» de faire une transition pacifique et
inclusive en Libye comme l'avait préconisé l'Union africaine (UA) en 2011.
«Malheureusement, nous n'avons pas été suivis, ; nous
avons été isolés par le processus international», a-t-il regretté.
Aujourd'hui,
a-t-il poursuivi, les difficultés «perdurent» en raison de l'absence d' «un
seul agenda pour le peuple libyen», mais également pour toute la communauté
internationale. «Il faut trouver un moyen d'harmoniser toutes les approches»,
a-t-il préconisé, rappelant que l'action diplomatique de l'Algérie en Libye
vise à «encourager une solution libyenne» à la crise. «Nous souhaitons qu'il y
ait un agenda unique des Libyens et qu'il soit soutenu par toute la communauté
internationale sans qu'il y ait d'agenda concurrent ou conflictuel», a-t-il
précisé à l'APS. La facilitation de l'Algérie consiste, selon le ministre, à
«consolider l'accord signé le 17 décembre 2015» et à faire en sorte que si cet
accord doit être amendé, «cela se fera de manière consensuelle». Il a mis
l'accent, à ce titre, sur la nécessité d'aller vers la «réconciliation
nationale» afin que «les Libyens, ensemble, se mettent d'accord sur leur
avenir, leurs institutions, leur armée nationale et leurs forces de sécurité».
M. Lamamra a estimé que les Libyens doivent pouvoir
«aller vers une transition inclusive, puis vers des élections démocratiques sur
la base de la nouvelle constitution, en cours d'élaboration». Il a exhorté,
dans ce contexte, la communauté internationale à «donner la priorité» à la
reconstruction de l'Etat libyen qui constitue, a-t-il dit, «incontestablement»
un moyen de lutter «légitimement» contre le terrorisme dans le cadre du respect
de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. «Combattre le terrorisme
par des interventions militaires en Libye ne fera qu'aggraver le problème»,
a-t-il prévenu.