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Magrofel: L'annonce de la mise aux enchères fait des mécontents

par A. M.



Au moment où l'APC de Constantine fait face à un mécontentement général des commerçants et artisans qui protestent contre les dernières augmentations des loyers des locaux faisant partie du patrimoine communal, contraignant les élus locaux à temporiser, calmer le jeu en différant l'application de ces mesures, voilà qu'un nouveau foyer de tension, un nouveau front de contestation, est ouvert par les commerçants et les travailleurs du marché de gros de fruits et légumes (Magrofel) du Polygone. Au nombre de 40, les travailleurs de Magrofel disent craindre sérieusement pour leur avenir professionnel après que l'organe délibérant de l'APC eut pris la décision de mettre aux enchères la gestion de ce marché au motif que celui-ci n'est pas rentable. Des travailleurs et des commerçants de ce marché nous ont confié, hier, qu'ils avaient appris cette décision par la radio et en lisant les journaux. «Pour le moment, nous ont-ils affirmé, aucune personne de l'APC n'est venue nous notifier cette décision. Mais si jamais ils pointent le bout du nez, nous leur ferons entendre ce qu'on pense», ont-ils promis. La contestation est également assez vive chez les commerçants. Leur nombre dépasse les deux cents qui activent dans 110 carreaux.

D'autres dans les magasins et les cafétérias très animés qui bordent le marché. «Les élus de notre commune nagent en pleine contradiction, commente un marchand. Ils disent que le marché n'est pas rentable en ne réalisant qu'une petite recette de 200 millions de centimes par an et en citant l'exemple de celui de Chelghoum Laïd qui réalise près de 20 milliards. Soit ! Mais à qui la faute ? Oublient-ils que le marché est géré par la commune, que c'est un membre de l'APC qui préside son conseil d'administration qui loue le marché pour cette somme de 200 millions ? Que son directeur est désigné par ce même conseil d'administration ? En tout cas, ont rétorqué nos interlocuteurs commerçants, s'il y a carence ou mauvaise gestion, elle incombe entièrement à l'APC qui, par le biais du conseil d'administration, fixe les tarifs d'imposition des camions livreurs et des commerçants». A la fin de l'entretien, nos interlocuteurs nous ont fait clairement savoir qu'ils sont complètement hostiles à la décision de l'APC. «Nous avons la conscience tranquille. Et puis, la décision de céder la gestion du marché par voie des enchères publiques ne réglera pas le problème de la rentabilité, nous en sommes certains». En terminant, nos interlocuteurs ont affirmé clairement «qu'ils s'opposeront à cette mesure et qu'ils ne resteront pas les bras croisés».

Rappelons que la décision touchant Magrofel est dictée par des instructions du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales concernant la valorisation du patrimoine communal en location. Aussi, l'augmentation des loyers de ses locaux permettra à cette collectivité locale de base d'avoir des ressources consistantes afin d'assurer, au moins, les salaires de ses nombreux travailleurs (plus de 4.000 en ce qui concerne la commune de Constantine).