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Seule une politique économique souverainiste permettra à l'algérie de s'en sortir et de nous éviter un sidi ferruch II

par Abed Maradj

Le quotidien « réflexion » du 10 octobre 2016 nous informe que le Qatari « DIAR » va investir dans 3 complexes touristiques à Mostaganem et que : « selon le wali de Mostaganem, si les trois projets seront réalisés comme il le souhaite, Mostaganem pourra dire « adieu » à la crise financière. M. Temmar a révélé que les trois complexes attireront une clientèle arabe (pays du golfe) et étrangère, ils créeront un nombre important d'emplois, notamment dans les secteurs de l'ingénierie, du bâtiment et du tourisme et ils engraisseront la trésorerie de la wilaya. », Voila ce qu'on pouvait lire dans ce journal. Ceci après avoir annoncé durant l'été l'idée farfelue de la construction d'un front de mer de 20 km allant de sidi mejdoub à Stidia c'est-à-dire détruire les plages de Mostaganem comme cela a été fait à la salamandre. L'Algérie le plus grand pays d'Afrique, qui avait mené une guerre héroïque de libération nationale, qui avait contribué à la défaite du colonialisme en Afrique qui avait combattu Israël militairement, est rabaissée à ce point qu'un petit caniche des USA qui avait proféré des menaces contre notre pays soit considéré comme le sauveur de la wilaya de Mostaganem laquelle s'apprête à lui offrir ses belles plages fréquentées par des millions d'Algériens, qui n'ont pas d'autres endroits ou passer leurs vacances. Il faut savoir qu'une fois les qataris installés, de Ouillis à Stidia personne ne pourra plus s'approcher des plages. C'est cela le néo libéralisme une trahison nationale qui consiste à vendre l'Algérie par pan entier à des étrangers comme cela à été exigé par le FMI, les états unis et la France. C'est ainsi que l'on a offert le secteur de la pétrochimie à Sawiri homme de paille des multinationales US, à Bahlaouane le bédouin omanais ainsi que les grands complexes d'asmidal filiale de sonatrach aux espagnols, tous ces étrangers sont majoritaires dans le capital de ces sociétés alors que les financements ont été le fait de banques algériennes à hauteur de 70 et 80% . C'est ainsi aussi que l'on a privatisé l'eau et l'électricité en catimini. Il faut que les Algériens sachent que les centrales électriques et les usines de dessalement d'eau de mer ne sont pas 100% algériennes, des étrangers possèdent une part du capital de ces entreprises et que leurs gestions, leurs maintenances les recrutements de personnels sont confiés à des sociétés étrangères y compris des bédouins qui n'ont aucune expérience industrielle alors que ce sont des Algériens qui font tourner ces usines. Et c'est encore ainsi que l'on a offert des centaines de milliers d'hectares à des multinationales ce qui signifie une condamnation à mort de la paysannerie algérienne. Tout cela s'apparente à un nouveau sidi ferruch, un sidi ferruch II et tout ceci n'est qu'un petit bout du haut de l'iceberg. Cette politique à fragilisé le pays elle le met grandement en danger dans un contexte international économique et politique très dangereux. Seul le retour à une politique économique souverainiste peu sauver notre pays. L'orientation souverainiste signifie que l'état redevienne entrepreneur et investisseur comme cela a été le cas en Malaisie qui est une monarchie constitutionnelle et qui avait suivi depuis le début des années 70, la même orientation que l'Algérie des années 70 (quelle coïncidence) et le développement du secteur privé ne s'est pas fait sur le dos du secteur public. Public et privés se sont entendus pour grignoter des parts du capital étranger la Malaisie avait rejeté le plan et les conseils du FMI. Autre exemple, l'Inde , depuis Nehru l'état a été entrepreneur et investisseur aujourd'hui encore le secteur public participe à prés de30% dans le PIB et réalise de gros bénéfice (notez que plus de 150 millions de travailleurs indous avaient fait grève début septembre contre les privatisations que voulait opérer l'actuel gouvernement conservateur et que les médias occidentaux ont passé sous silence), je ne citerai pas l'exemple de la chine ou du Vietnam que tout le monde connait, mais celui, dans notre continent, de l'Ethiopie dont le taux de croissance avoisine les 11%, l'Ethiopie qui jadis connaissait de terribles famines est en train de se développer à un rythme rapide grâce à une politique souverainiste et ou l'état est entrepreneur et investisseur. La part de l'industrie dans le PIB est de 14.7% et continue à progresser, alors que celle de l'Algérie est descendue à moins de 5% sachant qu'elle était de25% à la fin des années 70. En Ethiopie certains secteurs sont carrément interdits aux étrangers (banques, assurances, télécom,?).

Chez nous toute l'opération de la révision de la constitution visait à effacer ce rôle de l'état comme entrepreneur et investisseur pour le réduire à celui de régulateur c'est-à-dire à rien. Prenons un exemple : actuellement les banques se plaignent du manque de liquidité, que peu faire un état régulateur alors qu'un pourcentage élevé de la monnaie se trouve dans l'informel ? C'est de réguler du vent rien que du vent. Que peu faire alors un état entrepreneur menant une politique souverainiste ? C'est simple il changera la monnaie et les gros bonnets se précipiteront pour ramener leurs fourgons plein de cartons de billets de banque pour les déposer contre un reçu. Il y a la un problème de fond qui est posé celui de la nature de l'état : Un état entrepreneur qui mène une politique économique de souveraineté nationale ou un état « régulateur » au service des importateurs, un état figé observant impuissant l'anarchie qu'il a crée.