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Constantine - Relation médecin-malade: Comment éviter les conflits dans les hôpitaux ?

par A. Mallem



Parlant de la qualité de la relation médecin/malade dans la pratique au quotidien, relation qui tend à se dégrader à l'heure actuelle, un avocat qui a participé à une journée médicale organisée jeudi à Constantine a considéré qu'il importe de se référer à notre culture où le médecin est désigné par le vocable « El Hakim », c'est-à-dire le sage auquel on voue un respect indiscutable. « C'est vous dire l'importance qu'accorde notre société traditionnelle au médecin », a souligné l'intervenant. Selon Me Ghedjghedj Skander, avocat agréé auprès de la cour suprême et du conseil d'Etat, notre société actuelle a perdu cette notion. La mauvaise qualité des relations entre le médecin et son patient résulte de plusieurs facteurs, dont le plus important est le défaut de communication entre le praticien et son patient, ou la famille de celui-ci. « Lorsqu'un malade se présente, et qu'il est accompagné généralement de plusieurs membres de sa famille, ou de ses amis, ces derniers demandent au médecin de laisser tout tomber pour le prendre en charge et le soigner. Et s'il n'obtempère pas, il est agressé verbalement ou physiquement ». Et de rappeler le cas qui s'est produit à la clinique des maladies cardiaques de Constantine quand un groupe d'accompagnateurs avait amené un malade mourant et ont exigé au médecin traitant de le sauver de la mort.

Ce dernier n'avait pas tardé à décéder mais le groupe s'en est pris au médecin et à la structure elle-même qui avait subi le saccage par des membres de la famille furieux d'apprendre que leur malade était décédé.

Et ce conférencier qui a traité du thème du harcèlement moral, des agressions ainsi que des humiliations que subissent souvent les médecins et le personnel paramédical au quotidien au sein des structures de la santé publique, a affirmé que les affaires découlant de cette situation, passent quotidiennement devant les tribunaux. « Et les médecins et les paramédicaux souffrent de cette situation en silence, a-t-il dit. Donc, à mon avis, il faut apprendre au médecin, au cours de sa formation, à communiquer avec le patient pour éviter les frictions. » « Avant toute chose, a conclu le conférencier, le problème c'est la communication. Et avec une bonne communication, un bon accueil du patient on pourra éviter 90 % des problèmes qui surviennent au quotidien dans nos structures de santé publique ».

La journée scientifique a permis aussi de discuter d'autres questions importantes et mettre en exergue la réalité de la relation médecin-malade, et ce à travers des débats sur les thèmes de la faute professionnelle et de la limite entre l'acte médical et paramédical.

Cette question récurrente de pratique médicale au quotidien, les contraintes que rencontre le corps médical et paramédical dans cette pratique, ou la réalité médico-légale de la relation médecin-malade est le thème générique qui a été débattu jeudi au siège de la CNAS de Constantine au cours de la 28ème journée scientifique régionale organisée conjointement par le bureau de Constantine du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et la direction régionale de la Cnas avec une participation conséquente de nombreux médecins et hommes de loi, de médecins généraux et de médecins légistes.