Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Collecte des ordures ménagères: La concession aux privés remise en question

par Houari Barti

En dépit des moyens matériels et humains dont elle dispose, la ville d'Oran peine sérieusement à assurer convenablement la collecte de ses déchets ménagers. La capitale de l'Ouest qui s'apprête à relever le défi d'organiser les Jeux méditerranéens 2022 présente pour l'heure un visage des plus hideux. Un visage qui contraste outrageusement avec les ambitions de ses citoyens et les prétentions de ses pouvoirs publics.

Selon l'exécutif communal, la commune sous-traite avec plus de 90 concessionnaires privés en dépit du fait que sa division de l'hygiène et de l'assainissement (DHA) dispose de pas moins de 140 bennes-tasseuses. Sans compter les moyens mobilisés par l'EPIC de wilaya, Oran-Propreté, au niveau de 3 délégations communales sur les 12 que compte la commune. Au crépuscule de leur mandat, les membres de l'APC d'Oran commencent à lever la voix pour remettre en question ce recours de la commune à la concession privée en matière de collecte des ordures ménagères, estimant que les moyens propres de la commune (140 bennes-tasseuses) sont sous-utilisés, voire pas utilisés du tout. C'est ce qui est ressorti de la réunion de l'exécutif communal tenue en début du mois de septembre en cours. Un vice-président de l'APC avait même interpelé le directeur de la DHA sur le «fait» que «des éboueurs de la DHA seraient employés par des sous-traitants privés !» Une allégation qui, si elle se confirmait, illustrerait toutes les contradictions inhérentes à la gestion de ce dossier relatif à la collecte des déchets ménagers de la commune d'Oran. Il faut rappeler que la concession de la collecte des déchets ménagers aux privés a été approuvée en 2010 dans le but de donner à la ville une image plus reluisante. Les contrats de concession établis à l'époque sont limités pour une durée de 3 années renouvelables, conformément à la nature même du marché qui est «un marché de commande». Le débat ouvert dernièrement par l'exécutif communal sur la question de la pertinence de ce recours de la commune d'Oran aux concessionnaires privés sonne comme une volonté de l'APC d'Oran à réactiver ses propres moyens et sa Division de l'hygiène et de l'assainissement, surtout que cette dernière dispose de moyens matériels et humains très importants. Peut-être dans la perspective de réduire ce recours à la concession ou à carrément le délaisser afin de mieux répondre aux efforts d'austérité imposés par la conjoncture économique du pays.