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Crise financière, économique et sociale: Le FFS plaide toujours pour un consensus national

par M. Aziza



L'expert Mohand Amokrane Cherifi, membre du FFS, a estimé que le «nouveau modèle économique» proposé comme alternative à la rente pétrolière «est la mauvaise réponse du système à la situation actuelle». Pour ce professeur, «le nouveau modèle économique» présenté par le gouvernement comme une solution miracle à la crise est «inapproprié» et «inapplicable».

Il a affirmé en marge de son intervention à la conférence nationale économique et sociale, tenue samedi dernier à l'hôtel Riadh à Alger, que la croissance économique repose sur le développement durable dans une démarche systémique qui donne l'importance en même temps au volet économique, social et au développement durable.

Il ajoutera qu'il ne faut surtout pas calquer des schémas théoriques étrangers qui ne répondent pas à la réalité et les particularités de la société algérienne. Pour Cherifi, ce nouveau modèle économique n'apporte pas de réponses claires à la situation «il s'agit d'un ensemble de mesures antinationales et antisociales». L'expert fustige le système en place en assurant qu'il est en train de cumuler des échecs. Le conférencier a prétendu que le gouvernement en place est incapable de faire face aux conséquences du choc pétrolier. Il soulignera que sa mauvaise gouvernance ne lui permet pas de concevoir des solutions durables. «Sa seule réponse à la baisse des prix du brut est l'austérité».

Pour lui «l'informel qui gagne davantage le terrain marque à son tour la faillite de l'Etat qui, malheureusement, est en train de détruire la classe moyenne» avec des mesures antinationales. Il s'est dit étonné en précisant que le système en place se sent si fort au point qu'il n'estime pas utile d'utiliser des médiations politiques et syndicales avec le gouvernement. Pour l'expert «c'est la précarité qui nous attend sur le plan social» et que tous les signaux sont au rouge : un pouvoir d'achat en baisse, un déficit qui se creuse davantage, une dévaluation du dinar qui s'accentue, une inflation en hausse et le chômage qui grimpe, avec une progression prévisible compte tenu de l'arrivée de 400.000 demandeurs d'emploi sur le marché du travail chaque année.

L'expert ajoute qu'avec la nouvelle loi de finance et ses nouvelles taxes ainsi que la promulgation du nouveau code du travail qui facilite les licenciements, la situation va empirer.

« Si le système en place ne favorise pas la voie du dialogue et la concertation dans son sens large, les mouvements de protestation prendront la forme de la révolte pour ne pas dire de chaos ».

L'expert, au même titre que l'ensemble des partisans du FFS, est pour un consensus politique autour d'un programme commun visant à construire un Etat de droit, qui prend simultanément en charge le développement économique, le progrès social et la sauvegarde de l'environnement. Pour Cherifi, seul un consensus national a la chance de sortir le pays de la crise et des menaces extérieures.

Il s'est dit convaincu que «changement, il y aura ». Sera-t-il pacifique ou violent ? Il répond «ce changement qui est inéluctable, nous le voulons au FFS pacifique. Nous voulons un consensus national autour d'un développement durable».

« Nous voulons que le peuple algérien soit rassemblé derrière ses dirigeants dans un cadre commun, pour que les forces extérieures ne cherchent pas à nous créer des problèmes», conclut-il.