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Constantine - Rencontre régionale des associations civiles: «5 % à peine des Algériens adhèrent au mouvement associatif»

par A. Mallem

Citant un membre du CRASC, un conférencier a révélé hier dans une rencontre régionale d'associations civiles de 7 wilayas de l'Est qui s'est tenue à l'ODEJ de Constantine, que « 5 % à peine des citoyens algériens adhèrent au mouvement associatif ». Par comparaison avec d'autres pays, ce pourcentage est le double, soit 10 % au Maroc, 38 à 43 % en France. Dans les pays scandinaves le pourcentage dépasse les 50%. « C'est ce qui rend la participation de la société civile à la gestion des affaires publiques plus efficace et son contrôle sur les élus plus efficient. Cela peut conduire aussi à atténuer l'impact du travail de coulisses auquel sont habitués les élus et les responsables et se rapprocher de l'exercice de la vraie démocratie », estime-t-il.

Ce conférencier, en l'occurrence M. Ferhati Rafik de l'Institut national de formation supérieure de des cadres de la jeunesse et des sports (INFS/CJS), docteur en sociologie et instructeur national dans le domaine de l'enfance, s'est exprimé lors de cette rencontre axée sur le thème de « l'Impact des réseaux pluri-acteurs sur les services publics ». Il a expliqué que l'objectif premier de telles rencontres est de parvenir à densifier les réseaux sociaux formés par le mouvement associatif. « On travaille à réaliser ce qu'on appelle ailleurs le ?brainstorming', ces petites équipes formées d'experts, de spécialistes, mises en place pour assister des responsables, à un niveau quelconque, à prendre les décisions sur des questions données ». La participation, ajoute M. F. Rafik, est une idée neuve « et je suis le premier instructeur national à travailler sur le droit à la participation et collabore avec l'Organisation mondiale des droits de l'enfant ». Cette participation a pris aujourd'hui un aspect nouveau, a poursuivi M. Ferhati, « en ce sens qu'elle emploie des techniques nouvelles pour former les formateurs pour leur permettre d'atteindre un certain nombre d'objectifs socioculturels, attirer les jeunes et les enfants et leur permettre de participer pleinement et efficacement aux affaires de la cité, à l'instar de ce qui se fait dans les pays scandinaves où le jeune, une fois qu'il a atteint l'âge de 16 ans, est lancé dans le bain et peut être à la tête d'une association. Chez nous, nous avons tendance à exclure complètement nos jeunes et nos enfants de la participation active, dans le cadre associatif, à la vie de la société ».

M. Loucif Sami, coordinateur du programme national « Joussour », basé à Alger, nous dira de son côté que ce programme tend au renforcement des capacités des associations algériennes. En clair, il s'agit de faire en sorte que les réseaux pluri-acteurs puissent travailler de concert avec les services publics, les services techniques comme les élus des collectivités locales afin de rendre de meilleurs services aux citoyens. Par exemple en matière de santé ou d'hygiène et de propreté des quartiers, de réponse aux besoins immédiats des citoyens, comme les personnes en situation de handicap ou à besoins spécifiques qui sont pris en charge par la DAS et par les associations civiles. Si les associations et la DAS collaborent ensemble, elles vont rendre de meilleurs services à ces personnes. Sur le terrain, « Joussour », association qui active depuis l'année 2007 et est implantée dans 21 wilayas, appuie les associations avec un soutien financier, mais aussi en encourageant et soutenant l'organisation de ce genre de manifestation. Et aussi avec la formation, parce que « nous formons les cadres du mouvement associatif sur la gestion de projet, sur la communication, sur la gestion administrative et des finances », précise M. L. Sami.