Le nouveau manuel scolaire de géographie de la première année moyenne est truffé de bêtises telles que ces statistiques classant les Algériens en groupes ethniques distincts comme si chacun d'eux venait d'une aire géographique différente. Qui peut prouver son appartenance à telle ou telle ethnie ? S'est-on référé à des analyses génétiques ? Ou seulement à des caractères subjectifs qui n'ont aucun fondement scientifique ? Les lois élémentaires de l'hérédité émises au XIX siècle, par Gregor Mendel, puis confirmées par la génétique moderne et la cytologie, démontrent statistiquement que les gènes transmis du père seront théoriquement dissous dans sa descendance après plusieurs générations s'ils ne se reproduisent pas dans la consanguinité. Tout arabophone n'est pas automatiquement arabe, et tout berbérophone n'est pas systématiquement berbère. Se limiter au critère linguistique pour affirmer son appartenance génétique n'a aucun sens de ce point de vue. Les choses sont tellement compliquées, Dieu merci, grâce au temps et à la suppression des barrières géographiques et sociales qui ont brassé et complexifié en un patrimoine commun une histoire millénaire et une culture qui s'exprime dans les us et les traditions qui se chevauchent aux quatre points cardinaux de l'Algérie. La réalité n'est pas celle que certains de tout bord veulent nous faire admettre ; plutôt elle se trouve au milieu et loin des extrémismes séparateurs et destructeurs. Les conséquences seraient désastreuses si on s'amusait à agiter à l'école ces sentiments centrifuges et de rejet de l'autre en se recroquevillant dans sa tanière régionale dans une Algérie qui se veut plurielle par ses apports et singulière dans l'unité de sa population. Il aurait fallu parler dans ces manuels scolaires d'arabophones et de berbérophones pour plus d'objectivité et d'acceptation. Ce manuel de la discorde a été retiré à temps par le ministère de l'Éducation nationale pour sa relecture profonde afin d'apporter les corrections nécessaires. Heureusement.