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Le RCD à propos de la rentrée sociale: Les mesures prévues «sont aussi insuffisantes qu'incohérentes»

par R. N.

Réuni vendredi dernier pour «évaluer la situation générale du pays et débattre de la rentrée sociale», le secrétariat national du RCD estime que «les mesures envisagées par l'exécutif pour enclencher une politique de développement créatrice de richesses sont aussi insuffisantes qu'incohérentes» dans un «contexte de dégradation continue de la situation financière du pays».

Ces mesures «ne sont dictées que par des urgences » et « ne peuvent constituer, au mieux, qu'un replâtrage de conjoncture », considère le parti, dans un communiqué publié sur son site «web». Le RCD juge que « l'intégration de l'informel dans la sphère légale, à supposer que la volonté de le faire existe, implique un projet graduel et à long terme qui s'insère dans un nouveau climat économique».

A propos de l'emprunt obligataire, le parti y voit des « risques de dévaluations importants» d'autant que «les liquidités espérées sont destinées aux dépenses de fonctionnement». «Dans le même sens, le recours à l'endettement extérieur envisagé, semble-t-il, dans la nouvelle loi des finances, par le biais des entreprises publiques, sous l'artifice de financements de projets, risque de se transformer à un retour pur et simple à l'endettement», ajoute le communiqué du RCD.

Le RCD qualifie d'«artifices» ces mesures qui «ne peuvent cacher un environnement économique dominé par la corruption, le captage de la commande publique par les clientèles du régime, les contraintes administratives et une justice aux ordres». C'est, ajoute le parti, «tout le contraire d'un climat propice à l'investissement, la prise de risques et la création de richesses».

Evoquant le «traitement réservé par les pouvoirs publics aux accusations graves des sportifs qui ont participé aux Jeux olympiques de Rio et le dépeçage de «Dounia Parc» au profit de privilégiés en place et lieu d'un site qui devait être aménagé et servir de poumon pour la capitale », le RCD constate la « soumission de l'appareil judiciaire au desiderata des chapelles de l'exécutif qui gangrène l'ensemble de la vie publique ». « Comment peut-on faire croire aux populations que les citoyens sont égaux devant la loi quand des personnalités éclaboussées par des détournements de l'argent public, la corruption, les passes droits ou l'évasion fiscale continuent de siéger dans le gouvernement ou dans les institutions de l'Etat, au moment où de présumés innocents sont jetés en prison en violation de la loi ? », s'interroge le parti. Toujours à propos de justice, le RCD cite, pour illustrer de « façon caricaturale les limites de l'appareil judiciaire et son incapacité à se hisser comme levier de l'Etat de droit », la « détention abusive de l'ex DG de la CNAN, Ali Boumbar, depuis 2012 », « celle de militants politiques dont des cadres du RCD, Nacereddine Hadjadj et Noureddine Kerrouchi, dans l'affaire de Ghardaïa », et les « traitements infligés à Slimane Bouhafs et Mohamed Tamalt pour leurs publications sur les réseaux sociaux ».

S'agissant de la rentrée sociale, au lieu d'organiser le dialogue le plus large avec l'ensemble des partenaires sociaux représentatifs du monde du travail et des employeurs pour décider de mesures à prendre pour affronter la nouvelle conjoncture, le gouvernement remet en cause unilatéralement le dispositif de la retraite anticipée et la poursuite des subventions sans ciblage », ajoute le communiqué du RCD. Le parti estime que « le problème des caisses sociales doit être traité dans la transparence, avec l'ensemble des partenaires sociaux, avant de le faire aboutir comme projet de loi devant l'APN ». Le RCD considère aussi que « les atteintes aux libertés individuelles et collectives (?) ne participent pas d'une démarche qui peut rassembler le peuple algérien pour faire face à une conjoncture économique et sociale difficile et incertaine, eu égard aux nombreux conflits et périls qui pèsent sur notre région ».