Le
meilleur vœu de bonheur que peut souhaiter un chef de famille, c'est d'acquérir
un foyer pour abriter sa famille. Rien ne vaut un chez-soi, chaleureux, pour
goûter au plaisir de la vie familiale. Un toit, c'es
très important pour vivre paisiblement, entouré de sa femme et de ses enfants.
«Dar», la maison ou le logement sont les lieux de la construction de la cellule
familiale. C'est le lieu de repos du chef de famille et l'espace
d'épanouissement des enfants. La maison est le symbole de la famille et un lieu
sacré pour fonder et élever ses petits. «Dar» est aussi synonyme de la mère des
enfants, dans le parler algérien. Et dans ce contexte, l'adage algérien nous
conseille sagement «Goudem la techri
dar, echri el jar» (avant d'acheter la maison, il
faut d'abord acheter le voisin). Aussi pour couler des jours heureux, et éviter
que le rêve ne se transforme en enfer dans le futur, il faut toujours prendre
les devants et bien vérifier son projet sur le terrain, avant de conclure toute
transaction. Pour dormir sur ses deux oreilles, il faut prendre ses précautions
et faire du porte-à-porte pour s'informer sur le vis-à-vis immédiat de la
maison. Il faut bien réfléchir avant d'agir, dit l'expression. Il ne faut pas
s'engager aveuglément sur la bonne affaire, au risque de le payer chèrement
après.
Le
bon voisinage est un produit très rare dans ces moments de frénésie. Ce ne sont
pas tous les voisins qui respectent les règles de la vie citadine. Il y a
parfois des trublions dans l'immeuble qui gâchent la vie aux voisins. L'exode
rural en masse a porté un sérieux coup aux règles d'urbanité dans les cités.
L'entourage idéal, il faut le chercher et le choisir, comme la maison qu'on
achète. Le voisin mitoyen est imprévisible, il peut être bien comme il peut
être mauvais comme la peste. Aussi il faut faire attention au voisin méchant.
Autrement on peut avaler un os dans l'affaire. Pour disposer du choix du roi,
il faut consulter un bon «smasri» (courtier),
chasseur de maisons, et lui glisser «melh idou» (le sel de sa main) pour avoir les 2 en 1, «jar we dar». On peut vivre le calvaire chez soi, avec un voisin
insupportable, lorsque la chance n'est pas de votre côté. Les disputes
quotidiennes, les nuisances sonores, la saleté des lieux et les enfants sont
les principales sources de disputes qui mènent souvent vers l'irréparable entre
les voisins d'un même immeuble. Quand le voisin de palier n'exerce aucune
autorité chez lui, on dit qu'il ne craint ni Dieu ni les humains. Des individus
sournois, comparés à des lavettes qui ne maîtrisent pas leurs enfants,
abandonnés du matin au soir dans la rue. Des enfants qui sèment le désordre et
perturbent la quiétude des habitants impunément. La vie devient alors
intolérable dans la demeure, à cause de la proximité avec le bruit continu. Parfois,
c'est la voisine, Aïcha «radjel», qui fait la
sentinelle devant sa porte ouverte, et qui n'arrête pas d'épier ses voisins. La
vie entre voisins est difficile dans l'immeuble. Quand les garnements des
voisins sont lâchés et non éduqués, le logement devient infernal pour le maître
de céans. Ce n'est pas facile de dénicher la maison ou l'appart rêvé dans les
temps qui courent. Il y a toujours cette peur du voisin attenant, très
agressif, qui freine l'initiative de l'acheteur. Et pourtant, combien de voix
célèbres ont chanté leur sympathie pour le voisin. «Jari,
ya Hamouda, jari, ya jari?».
Comme quoi le voisin n'est pas une fatalité, et que le bon voisinage existe et
qu'il suffit de bien chercher ou de compter sur son étoile, pour trouver «raha». La sentence de ce proverbe est sans appel. C'est une
vérité et une expérience de la vie des anciens qui ont appris la leçon avec le
temps. Dans un hadith, notre prophète Mohamed (qsssl)
nous a recommandé de bien traiter le voisin.