Le
ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a
révélé les contacts d'Alger avec Ryadh pour
l'indemnisation des victimes algériennes lors de l'effondrement d'une énorme
grue, le 11 septembre dernier, à El Harem, en travaux d'extension, à des heures
où la Grande Mosquée de La Mecque est ouverte à la prière. Mohamed Aïssa a indiqué que ces procédures d'indemnisation sont
purement administratives exclusives à l'Arabie Saoudite alors que le garant des
droits des Algériens est le ministère des Affaires étrangères et de la
Coopération internationale représenté par le consul général d'Algérie à
Djeddah. Rappelons que deux hadjis algériens ont été tués dans cet accident. Si
Maghersi Meliani, né en
1941, originaire de la wilaya de Aïn Defla, a trouvé la mort le jour même de la chute de la
grue, le deuxième pèlerin, qui faisait partie des 16 blessés algériens, a
succombé à ses blessures quelques jours plus tard. L'accident a fait plus de
110 morts. Les blessés algériens ont été hospitalisés dans les hôpitaux
saoudiens alors que Mohamed Aïssa les avait rassurés
aux lendemains de l'accident qui a frappé le cœur du pèlerinage, en affirmant à
la télévision nationale que «tous les moyens seront réunis afin de permettre
aux hadjis algériens blessés d'accomplir le rite de rassemblement sur le mont
Arafat». Parmi ces derniers, huit se trouvaient dans une situation grave,
présentant des fractures ouvertes et susceptibles d'être amputés. Le
porte-parole des deux saintes mosquées (La Mecque et Médine), Ahmed ben Mohamed
al-Mansouri, a expliqué la chute de la grue par «les
vents violents et les fortes pluies», alors qu'une enquête a été ouverte. La
Grande Mosquée est entourée de plusieurs grues utilisées pour exécuter un
énorme projet en cours destiné à agrandir sa superficie de 400.000 m² pour
accueillir jusqu'à 2,2 millions de personnes à la fois. Après le drame, le roi
saoudien Salmane s'est attaqué à BinLaden
Group, firme en charge du chantier, et contrôlée par la famille du défunt
Oussama Ben Laden, le fondateur du réseau Al-Qaïda. Elle a été exclue des
appels d'offres et des nouveaux projets publics, et les membres de son conseil
d'administration ainsi que ses hauts responsables interdits de quitter le
royaume saoudien jusqu'à la fin des poursuites judiciaires qui seront engagées
contre la firme. Selon l'enquête, la grue était maintenue «dans une position
contraire aux directives énoncées par le fabriquant». A l'époque, Ryadh avait annoncé que le royaume wahhabite avait décidé
d'indemniser les victimes de l'accident: la famille
d'un mort recevra un million de riyals (267.000 dollars), la même somme sera
versée à tout blessé s'étant sorti avec une infirmité permanente, et 500.000
riyals (133.500 dollars) pour chacun des autres blessés. Tout le monde pensait
que cette catastrophe enregistrée à quelques heures du début était le pire
accident enregistré à La Mecque depuis plusieurs années mais c'était sans
compter sur la tragédie de Mina qui a fait, selon les autorités saoudiennes,
769 morts et 934 blessés. Mais selon un décompte de l'AFP se basant sur des
chiffres officiels donnés par 35 pays, au moins 2.236 personnes sont mortes
dans la bousculade au pèlerinage de La Mecque le 24 septembre, ce qui en fait
la catastrophe la plus meurtrière de l'histoire moderne du hadj.