A l'arrêt
depuis près de 26 ans, le train reliant Alger à Tunis est remis sur selle
durant cette présente saison estivale. Enfin, disons presque remis sur selle
car le pied est bien placé sur l'étrier mais pas encore le derrière sur la
selle. Le train en question, lancé ces derniers jours d'une manière
expérimental, a rencontré un problème « de taille » et s'est arrêté net à
l'entrée du tunnel situé à la frontière, près de la ville de Ghardimaou. Le train a tout simplement été bloqué au niveau
de cet endroit en raison de son gabarit supérieur à la hauteur du tunnel ! Il
s'agit de rames d'un autorail, achetés en Espagne, en
2007, dont la taille s'est avérée plus grande que l'entrée du tunnel. Un
premier voyage qui a fait flop à cause d'un manque flagrant de prévoyance et de
bonne jugeote. Ce n'est pas contre ce problème du train qui possède une taille
supérieur à l'entrée du tunnel que les voyageurs persiflent, mais bien la
grosse tête que doivent faire les responsables face à cette avarie. Qui a
acheté des rames qui ne peuvent pas traverser un pareil tunnel en raison de
leurs « grosses têtes » ? Le tunnel en question a été réalisé durant la période
coloniale, arguent des cheminots, mais est-ce une raison de ne pas savoir, au
moins, qu'il est assez petit pour laisser passer ces machines à grosses têtes.
Que de temps perdu depuis l'engagement de pourparlers entre les deux parties,
les chemins de fer algériens et leur homologues tunisiens, pour reprendre du
service sur cette ligne rongée par l'érosion du temps. Le train reste bien
évidemment à l'arrêt, en attendant de trouver une solution de rechange.
Entre-temps, la calendrier avance et les vacances arrivent à leur fin, alors
qu'on aurait vivement souhaité que ce train soit en service durant les deux
mois pleins de juillet et août, le pic des voyages de touristes algériens vers
la Tunisie (et retour). Si on attend jusqu'à septembre pour le remettre sur rail,
ce train, mieux vaut ne pas en parler, jusqu'à l'été prochain, pour le service
inestimable qu'il pourrait rendre en ces moments-là aux voyageurs algériens et
tunisiens. C'est qu'on l'attendait avec impatience, d'un côté de la frontière
et de l'autre, cette reprise de service du train qui devrait assurer la liaison
entre l'Algérie et la Tunisie. Le cheval de fer éviterait, en effet, bien des
tracas aux voyageurs, contraints qu'ils sont d'emprunter la voie terrestre pour
rallier Tunis, Sfax ou d'autres villes tunisiennes, à l'enseigne du calvaire de
l'attente des touristes coincés dans des chaînes de véhicules qui s'allongent
sur des kilomètres aux frontières algéro-tunisiennes,
sans parler du risque d'accident qui plane constamment sur des routes meurtrières.
Enfin, aux dernières nouvelles, on a été forcé de ramener des rames de calibre
plus petit (ancien modèle), à partir de Bel Abbès, afin de leur faire traverser ce tunnel. Mais, la
voie du voyage vers la Tunisie n'en sera pas plus ouverte, car une fois arrivée
à la frontière, on effectuera un transbordement de voyageurs vers des rames
tunisiennes qui se chargeront de continuer le chemin sur leur territoire. Un
voyage qui risque de faire languir les touristes, jusqu'à leur faire perdre le
goût des paysages admirables. D'un autre côté, des bus privés ralliant Tunis
sont entrés en service. Aussitôt dit, aussitôt fait. Et ils font franchement le
plein, contrairement aux trains, qui n'ont pas encore sifflé leur premier coup.