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Constantine - «Caillassage» de trains: Un voyageur blessé au visage

par A. Mallem

Le phénomène de caillassage de trains a repris de plus belle en cette période estivale et il vient de faire des victimes sur la ligne Skikda-Constantine. Le convoi et les voyageurs qu'il transporte, au passage des zones habitées en rase campagne, s'exposent régulièrement à des «bombardements» en règle faits par des gamins postés sur les hauteurs de la voie ou embusqués dans des fourrés et qui se mettent à «arroser» le convoi de pierres de différents calibres. Ces derniers jours, avons-nous appris jeudi, le «train de la mer» assurant la ligne Skikda-Constantine, en quittant la gare de la ville de Salah Bouchaour, n'a pas échappé à «l'embuscade» qui lui a été tendue par de jeunes voyous. Un jeune estivant constantinois, âgé de 16 ans, en l'occurrence Touil Moundher, était à bord du train qui le ramenait chez lui après avoir passé la journée sur une plage de Skikda. Après que les cailloux ont commencé à pleuvoir sur le compartiment où il se trouvait avec d'autres voyageur, le garçon s'est levé pour tenter de fermer la fenêtre. Mal lui en prit car il reçoit, venant du dehors, un gros caillou sur le visage, lui tailladant le haut de la paupière droite, à quelques centimètres seulement de l'œil. Et c'est le visage dégoulinant de sang qu'il retourna à sa place, secouru tant bien que mal par les autres passagers.

Rencontré jeudi devant son domicile au quartier des Frères Bouchama, le père de la victime, en l'occurrence, M. Touil Mohamed, était au comble de la colère et il nous raconta la mésaventure arrivée à son fils. Mais ce qui a augmenté sa rage et son dépit est le fait qu'il avait trouvé toutes les structures sanitaires d'urgence fermées ! «J'ai été orienté vers des spécialistes par les médecins traitants qui ont examiné mon fils au niveau du centre hospitalo-universitaire de Constantine (CHU) où l'enfant fut d'abord admis en urgence, malheureusement toutes les cliniques d'ophtalmologie étaient fermées pour cause de congé annuel». Et d'ajouter que le jour de l'accident, les responsables de la SNTF à bord du train n'ont pas pu prendre en charge et soigner mon fils et ce n'est qu'une fois que le train est arrivé à la gare de Constantine qu'il fut avisé que son enfant a été conduit à bord d'une ambulance au service maxillo-facial du CHU. «Le lendemain, poursuivit notre interlocuteur, lorsque je me suis présenté à l'hôpital, j'ai été orienté vers la médecine légale qui me demanda, à son tour, l'avis d'un ophtalmo. Dans ce dernier service, le chirurgien qui avait pris en charge mon fils lui a fait un examen de fond d'œil et il m'a demandé de lui faire un autre examen supplémentaire qu'on appelle l'angiographie, chez un spécialiste. Malheureusement, je me suis rendu dans toutes les cliniques, ainsi que chez les spécialistes privés de Constantine, que j'ai trouvé tous fermés, parce qu'il sont tous sortis en congé en même temps». «Et, je me trouve encore en train de courir d'une clinique à une autre, puis j'ai décidé de faire cet examen dans une clinique privée à Batna», nous raconte notre interlocuteur.

Il termina en signalant que si l'œil de l'enfant n'a pas été touché directement, celui-ci ne voit plus bien car le choc lui a fait éclater les vaisseaux sanguins se trouvant dans cette région du visage.