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Constantine - Manque d'espaces de détente: Les étés se suivent et se ressemblent

par A. M.

«C'est la malvie. Nous vivons dans des fournaises, avec l'odeur fétide des sacs poubelles éventrés tout autour et les nuisances insupportable des fêtes de noce», nous ont confié lundi soir des familles constantinoises venues prendre l'air sur le pont géant Salah Bey. Se plaignant de leur incapacité de s'évader, ne serait-ce que pour quelques jours, vers les plages les plus proches du littoral de l'Est, à cause de leurs conditions de vie et leur pouvoir d'achat qui s'est dégradé sérieusement, ces familles aux revenus modestes ont été obligées de se cantonner dans leurs domiciles durant tout l'été, assaillies par les désagréments qui les encerclent de partout.

«Tout espoir de pouvoir quitter le soir nos appartements transformés en fournaises par les fortes chaleurs de la journées est parti après la fin de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Nous savions qu'après cet intermède qui nous offrait plus ou moins des occasions de pouvoir sortir et trouver de l'animation à moindres frais, ce sera le néant. Et c'est effectivement ce qui est arrivé depuis le mois d'avril». Et, surtout, ajoutent nos interlocutrices, «ne nous parlez pas du programme d'animation culturelle, car le coût du ticket d'accès aux soirées n'est pas à la portée de tout le monde». Et les membres d'une autre famille d'ajouter : «Nous avons fui la chaleur des appartements et le bruit insupportable provoqué par le bruit des haut-parleurs diffusant de la musique provenant des DJ de pas moins de quatre cérémonies de noces organisées dans notre quartier. Et de nuit, nous n'avons trouvé que cet endroit un peu pittoresque pour passer un bon moment, attendant que les haut-parleurs se soient tus».

Malheureusement pour elles, des automobilistes se sont arrêtés à leur hauteur et leur ont conseillé de ne pas trop s'attarder dans cet endroit devenu un repaire pour les voleurs et les détrousseurs. Et de leur conter la mésaventure arrivée à un jeune émigré qui s'était aventuré de nuit sur ce point : le pauvre avait été assailli par cinq malfaiteurs qui l'ont rossé et dépouillé de tout son argent. Et nos familles de plier bagage pour regagner leurs demeures étuves.

Dans la ville de Zighoud Youcef, située au nord de la ville des ponts, les habitants du quartier de Aïn Fatma, dans les faubourg de la ville, nous racontent qu'ils vivent, de jour comme de nuit, le calvaire provoqué par la poussière des chantiers et les bruits provenant aussi des DJ et des ghaitas des cérémonies de noces. «C'est infernal, affirment des témoignages, le jour nous vivons les fenêtres fermées à cause de la poussière dégagée par les engins d'un chantier. La nuit nous ne dormons pratiquement pas à cause des bruits, du baroud, de la musique diffusée à pleins tubes et des youyous des femmes qui se prolongent jusqu'au petit matin. Et ce cycle infernal reprend à partir de neuf heures». Dans les autres communes, les échos qui nous sont parvenus indiquent que, à peu de chose près, les citoyens sont assaillis par les mêmes nuisances et «vivent» au même rythme dans la chaleur de l'été.