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Sécurité publique: Criminalité en baisse, conflits sociaux en hausse

par Yazid Alilat

C'est un bilan encourageant, mais inquiétant en même temps, en matière de sécurité publique et des biens et des personnes qu'a diffusé hier mardi la Gendarmerie nationale (GN).

Si en matière de délinquance et criminalité, le GN a constaté une baisse, selon un bilan du deuxième trimestre, la criminalité transfrontalière et les comportements inciviques persistent. «La délinquance et la criminalité de droit commun, qui constituent un facteur affectant le sentiment de sécurité chez les citoyens, ont connu une baisse par rapport à la même période de l'année précédente», note la GN mais précise néanmoins que «cet environnement reste encore affecté par des comportements inciviques et indécents qui touchent à la sécurité publique». D'autre part, le renforcement du maillage territorial et les dispositifs de surveillance et de contrôle aux frontières ont contribué de «manière significative» dans la lutte contre la criminalité organisée, en baisse durant cette période. Mais la prudence reste de mise, car en dépit de «l'efficacité des différents dispositifs sécuritaires mis en place», l'activité criminelle transfrontalière «persiste» malgré sa régression durant cette période, averti la GN. Cette situation s'explique, selon la GN, par «la situation sécuritaire des pays voisins, démunis de capacité de lutte, notamment aux frontières», et d'autre part par «la passivité et la complaisance des services d'autres Etats». Mais, pour le second trimestre 2016, comparativement à la même période en 2015, la GN a relevé que les atteintes à l'ordre public ont diminué de 14%, confirmant une «amélioration de la paix sociale à travers l'ensemble du territoire national». Durant cette période, 429 cas d'atteintes à l'ordre public ont été constatés à travers le territoire national contre 502 cas au second trimestre en 2015, avec une moyenne de cinq cas par jour, et 691 cas de conflits sociaux. «L'analyse comparative par rapport à la même période de l'année précédente, fait ressortir une hausse de 78% pour les conflits sociaux et une baisse de 14% pour les attroupements», relève la GN.

Délinquance en hausse

Concernant les interventions opérées dans le cadre du rétablissement de l'ordre public, le même bilan rapporte que les unités de la Gendarmerie nationale «ont exécuté 23 réquisitions, dont 11 avec l'emploi des moyens de maintien de l'ordre.» Sur ce segment, il s'agit par contre d'une hausse de la délinquance et des interventions parfois musclées de la GN pour le rétablissement de l'ordre public. Cette hausse est de 15% par rapport à la même période en 2015, et les wilayas concernées par la délivrance de réquisitions sont Médéa, Alger, Boumerdès, Aïn-Defla, Blida, Batna, Annaba, Guelma, Skikda et Mila, indique le bilan précisant que les actions de renforcement des dispositifs de sécurité publique sont adaptées pour «répondre aux impératifs sécuritaires et, parfois, dynamisées pour le ciblage des foyers de la délinquance à travers l'exécution d'opérations coup-de-poing». Fatalement, la GN a procédé durant cette période à l'exécution de 1.204 opérations coup-de-poing à travers le territoire national, en hausse de 03% par rapport au 2ème trimestre 2015. Résultat : 591.286 personnes et 261.799 véhicules ont été identifiés et 1.456 personnes arrêtées dont 500 ayant fait l'objet de mandats de justice. Quant aux infractions aux lois spéciales, à l'exception des infractions au code de la route, les unités de la Gendarmerie nationale ont traité 3.794 affaires durant le 2ème trimestre de l'année 2016, aboutissant à l'interpellation de 3.220 personnes, en baisse cependant de 5,86% avec 4.030 infractions par rapport à la même période en 2015. Enfin, les infractions liées à la réglementation des prix et au fonctionnement des marchés sont les plus fréquentes avec 65% pour défaut du registre de commerce et 19% pour défaut de facturation. Suivent les infractions de débits de boissons, de l'urbanisme, du code des eaux et de la santé publique.