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El-Bayadh: La production céréalière en chute libre

par Hadj Mostefaoui

La saison agricole qui a touché à sa fin depuis peu a laissé plusieurs centaines de petits fellahs sur le carreau et rares sont parmi eux qui arrivent difficilement à maintenir la tête hors de l'eau et la cause en est la très faible production céréalière réalisée cette année, laquelle a dangereusement périclité en passant de 450.000 quintaux/an à seulement 30.000 en cette fin de saison. Des taux de rendement qui ont atteint un seuil très critique et la sécheresse qui a frappé sévèrement la région au cours de ces trois dernières années a faussé toutes les prévisions élaborées et estimées pour la fin de la saison des labours-semailles n'ont pas été atteints et cela est valable pour l'ensemble de tous les produits céréaliers y compris les fourrages.

Des champs entiers ont fait baisser les bras à plus d'un fellah surtout ceux qui ont opté pour les cultures à sec. Des milliers d'hectares de champs dégarnis à cause d'une pluviométrie capricieuse ont été abandonnés par leurs propriétaires, contraints de les reconvertir en terrains de parcours pour sauver ce qui reste de leur cheptel. Que dire de plus lorsqu'on sait que sur 8.440 hectares de terres emblavés, seuls 1.000 en irrigué et maintenus sous perfusion à longueur d'année ont pu être sauvés mais avec des rendements moyens, soit 26 quintaux à l'hectare, et dans ce cas tout le mérite revient à une entreprise publique, en l'occurrence la SOFRAPO, qui s'est lancée courageusement dans la céréaliculture en milieu steppique et c'est sur les terres fertiles et alluvionnaires du périmètre agricole de Dhayet El-Bagra qu'elle a réussi à faire fructifier plus de180 hectares en irrigué alimentés par les eaux du barrage de Larouya. Une prouesse réalisée pour la cinquième année consécutive et qui mérite d'être étendue sur le reste des 20.000 hectares de cette zone semi-saharienne et c'est le défi que tente de relever coûte que coûte la direction des services agricoles de la wilaya d'El-Bayadh, en maintenant le cap sur la promotion et la diversification des activités céréalières et depuis que les tentatives d'introduction de la culture du maïs se sont avérées très concluantes, l'espoir est encore permis.

Une première expérience a porté sur 21 hectares en irrigué dans les localités de Tismouline et Sidi Ahmed Belabbès qui ont donné des pics de production du maïs jusqu'à 70 quintaux par hectare et le bouche-à-oreille a si bien fonctionné ces tout derniers mois que pas moins de 43 exploitants agricoles de la wilaya vont se lancer sérieusement dans ce créneau lors de la prochaine saison des labours de cette espèce céréalière. Du côté de la direction des services agricoles l'on annonce d'ores et déjà que pas moins de 137 hectares de terres sont retenus et mobilisés au début du mois d'octobre prochain dans ce sens notamment dans les localités réputées pour la fertilité de leurs terres à travers six chefs-lieux de commune.