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En attendant les résultats de l'enquête

par Moncef Wafi

Théoriquement, c'est hier au soir que les résultats du bac ont été rendus publics. En attendant ceux de l'enquête sur les fuites organisées des sujets lors de sa première session. C'est hier également que la ministre Benghebrit a annoncé le taux de réussite au baccalauréat avec 49,79% pour les élèves scolarisés et 33,7% pour les candidats libres. Un taux inférieur à celui de 2015 alors que beaucoup de pronostics tablaient sur un pourcentage gonflé à cause du caractère exceptionnel de ce bac. Et c'est justement à cause de ce qui s'est passé, selon la lecture de la ministre, que les résultats ont baissé par rapport à l'an dernier.

Une explication qui en vaut une autre mais qui dégage la responsabilité du ministère dans ces résultats dans la moyenne nationale. L'action criminelle, pour paraphraser Benghebrit, a déstabilisé les candidats mais cela ne suffit pas à tout expliquer sinon on ne commencera pas à parler de réforme du bac maintenant. En effet, l'examen tel que pensé et vécu actuellement est obsolète, ne répondant ni dans la forme ni dans le fond aux exigences pédagogiques modernes. On réfléchit à réduire sa durée dans le temps et surtout à l'alléger des matières superflues qui n'ont rien à voir avec l'intitulé même des filières.

Le Bac 2016 aura été celui de trop, diront certains, et la fraude généralisée est quelque part salvatrice dans la mesure où elle convoque une réflexion sur sa mouture. Le tort des pouvoirs publics était de croire que le tout répressif allait enfanter d'un examen clean mais le contraire s'est produit obligeant les responsables à un examen de conscience. Il y a eu manifestement une volonté délibérée de nuire mais la réaction des uns et des autres a permis de passer le gué sans trop de remous. Maintenant que les résultats sont connus et les réformes mises en place, les Algériens attendent impatiemment les conclusions de l'enquête judiciaire.

Les investigations médiatisées un premier temps entre les deux sessions sont sous black-out et l'on craint fort que la justice ne se contente des lampistes comme toujours. Les Algériens veulent savoir qui avait intérêt à vouloir saboter un examen dont l'importance n'est plus à démontrer dans le subconscient national et quels objectifs étaient visés.