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Un taux en recul: 49,79% de réussite au BAC

par Yazid Alilat

Le taux de réussite de 49,76% au BAC 2016, moins important que celui de 2015, émaillé du scandale des fuites massives, n'a pas été à la hauteur des objectifs du ministère, a indiqué, hier lundi, à la Radio nationale la ministre de l'Education Nouria Benghebrit.

Le taux de réussite officiel est de 49,79% sur les 818.520 candidats, a-t-elle précisé, relevant que pour les candidats libres le taux est de 33,7%. Le taux de réussite pour les candidats ayant passé le Bac «Maths» est de 63,86%, 56,09% pour les Lettres et langues étrangères ou 43,54% pour les Lettres et Philosophie. En outre, 33,7% des candidats libres ont eu leur BAC, alors que pour le BAC 2015, le taux de réussite était de 51,36%. Expliquant les raisons de ce recul, Benghebrit a indiqué que cette année, « on a vécu une situation particulière et très traumatisante.

On a dû repasser 15 jours après, certaines matières, ou le bac partiel, ce qui explique ce qui s'est passé cette année par rapport à l'année dernière. » En fait, « les candidats ont passé des nuits entières pour des sujets qui étaient totalement faux, donc ils arrivaient fatigués à la salle d'examen », ajoute-t-elle, avant de conseiller les futurs candidats au BAC qu' « il ne faut pas se laisser prendre au piège de la déstabilisation. »

Par ailleurs, elle affirmé qu'il n'y a pas eu de fuites lors du Bac partiel, mettant au défi ceux qui disent le contraire : « ils n'ont qu'à ramener les preuves de ces fuites, car on a réussi en 15 jours à organiser un Bac avec 7 matières pour les Sciences expérimentales. C'était quand même lourd. » La ministre de l'Education nationale relève, par ailleurs, que la crédibilité du Bac en Algérie n'est pas remise en cause, avant de confirmer qu'il y aura, pour l'année prochaine, des changements dans le mode de son organisation. « Cela fait un an que la commission, installée au ministère, travaille avec les partenaires sociaux », a-t-elle dit, avant d'annoncer que pour le moment, il y a un consensus global sur la réduction de la période d'examen, qui passera de 5 jours à 3 jours. D'autres innovations et propositions sont dans le pipe, mais encore en discussion, a précisé la ministre. Il y aura une rencontre, jeudi, avec les experts et universitaires pour parachever le processus de concertation sur ce Bac, « et la décision sera prise en Conseil des ministres », ajoute-t-elle, avant de préciser que « la note 10 reste maintenue pour décrocher son Bac. »

Pour cette année 2016, l'objectif de 70% de réussite au Bac a été un échec. « On pensait que cette année le taux aurait été meilleur avec une année stable, un programme bouclé à temps, malheureusement, le coup reçu avec les fuites, une manoeuvre criminelle, a été pour quelque chose », résume la ministre. Le Bac 2016 avait été, rappelons-le, marqué par une fraude massive de plusieurs épreuves dont les énoncés et les corrigés avaient été fuités sur les réseaux sociaux. Ce qui avait, dans un premier temps, déstabilisé le gouvernement, qui avait décidé de répliquer d'abord en annonçant la tenue d'une session partielle pour les épreuves fuitées, ensuite de mener une vaste enquête pour démasquer les auteurs de cette attaque. Plusieurs arrestations ont été opérées par les services de Sécurité dans le cadre de cette enquête transnationale, qui est toujours en cours. Faut-il alors revoir le système de cet examen ? Au ministère, on affirme que « c'est la dernière session d'un Bac de 5 jours », ensuite « il y a une réflexion pour que le Bac soit réformé en profondeur avec une autre nature de sujets, qui n'appellera pas à chercher à frauder mais les élèves auront besoin de leur intelligence. » D'autre part, en annonçant que la rentrée scolaire prochaine est prévue le 4 septembre, elle a également confirmé l'entrée en vigueur de réformes de seconde générations, qui seront introduites, dès cette rentrée, avec la formation des inspecteurs (2.000 sur une dizaine de sites de formation) sur les nouveaux manuels scolaires, notamment et encadrés par les concepteurs des manuels. Les nouveaux manuels scolaires seront pour les 1re et 2ème années primaire, alors qu'il y aura pour le moyen 15 nouveaux manuels scolaires, a-t-elle détaillé.