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Marché des transferts: Manque de stratégie et de professionnalisme des clubs

par Kamel Mohamed

A l'orée de la septième année de l'instauration du professionnalisme dans le football en Algérie, le marché des transferts des joueurs est quasiment inexistant. Dans ce genre de transactions, à l'instar de ce qui se fait de par le monde, ce sont les clubs et les joueurs et leurs agents qui en tirent profit, ce qui ne semble pas être le cas en Algérie. Les joueurs «transférés» à l'occasion de ce mercato estival sont pour la plupart des joueurs en fin de contrat. Ils négocient leurs transferts à leur guise sans que leurs clubs employeurs ou formateurs n'en tirent profit.

Cela dénote du manque de stratégie ou de vision chez les clubs algériens qui se font piéger par des joueurs en fin de contrat. Ces clubs auraient dû transférer ces joueurs avant la fin de leurs contrats ou, à défaut, prolonger leur bail, afin de pouvoir bénéficier d'un éventuel contrat de transfert.

A titre d'exemple, les transferts au MC Alger de l'ancien joueur de l'USM El-Harrach Hadj Boucguèche ou encore de l'ancien joueur du MO Bejaia Zahir Zerbab, n'ont rien rapporté à leurs clubs employeurs dans la mesure où ces joueurs sont en fin de contrat. Ce n'est pas le cas de Amir Sayoud qui a été réellement transféré du DRB Tadjenanet vers l'USM Alger. Le contrat du joueur a été racheté, et c'est le joueur lui-même ainsi que son club qui ont en tiré profit.

Il s'agit d'un transfert en bonne et due forme. Il en est de même pour le joueur du Paradou AC Benguit qui a été transféré à l'USMA à titre de prêt. La direction du PAC a refusé de le libérer au profit du MCA, sachant que ce joueur participera avec l'équipe nationale des U-23 aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro le mois d'août prochain et pourrait ainsi briller et attirer des impresarios ou des agents de recrutement de joueurs.

Benguit pourrait aussi briller avec l'USMA en Ligue des champions d'Afrique la saison prochaine, ce qui explique le refus de la direction du PAC de le libérer au profit du MCA. Le PAC pourrait éventuellement le libérer après que sa côte soit revue à la hausse, ce qui lui permet d'en tirer les dividendes. Le président de ce club avait déjà déclaré que le transfert d'un joueur formé au PAC permettait au club de récupérer, non seulement les frais de formation de ce joueur, mais aussi des bénéfices à investir dans la formation d'autres joueurs. C'est le même cas pour l'ES Sétif qui a libéré le joueur Belamri au club du Chabab d'Arabie saoudite.

Un transfert de l'ordre de près de 5 milliards de centimes qui permet à l'ESS de renflouer ses caisses.

Pour sa part, la JSK a pris les devants en décidant de transférer les deux internationaux burkinabés Diawara et Malo vers l'étranger. En ce sens, le PAC l'ESS et la JSK sont des clubs qui ont pu s'adapter au professionnalisme dans la mesure où ils ont anticipé sur la fin des contrats de leurs joueurs en les transférant au moment opportun. Ce qui n'est pas le cas d'autres clubs qui manquent de professionnalisme et qui n'ont aucune stratégie dans leur gestion. Des clubs budgétivores habitués aux subventions de l'Etat et des collectivités locales, alors qu'ils gagneraient à innover et tenter de tirer profit du marché des transferts.