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Le moustique tigre et le moustique «moustachu»

par Abdelkrim Zerzouri

Sait-on jamais, les petites bestioles pouvant faire planer de hauts risques sur la santé publique, il est recommandé cet été, de prendre très au sérieux les invasions de moustiques. N'allez pas dire cela aux augustes élus locaux, ils vous riront au nez. Les moustiques, c'est le dernier de leur souci. D'ailleurs, ils n'ont, absolument, rien fait en matière de lutte contre la propagation des moustiques. Mieux, on a laissé les larves se développer sur les lieux de ponte des moustiques, sans perturber leur processus d'éclosion. Résultat : la nouvelle ville Ali Mendjeli et la commune de Ain S'mara, à Constantine, et les exemples similaires ne doivent pas en manque sur le territoire national, sont des villes tombées sous la dictature de moustiques « moustachus ». Personne n'échappe à leurs piqûres. Les services chargés de l'hygiène et l'assainissement, qui devaient prendre toute leur disposition pour engager des opérations précoces de nettoyage des larves des moustiques, avant la période des chaleurs, n'ont rien fait, cette année. C'est peut être une histoire d'austérité rampante. Il se pourrait que les services en question, n'ayant pas été dotés de budget conséquent, rien n'a été fait en matière de lutte contre la propagation des moustiques. Enfin, c'est bien mieux de dire que le budget en question existe et qu'il n'a pas été dépensé, tout juste parce que les responsables concernés avaient la tête ailleurs. Ça serait criminel. Cela peut évoluer, effectivement, vers une affaire criminelle. Comment ? Il y a bien une explication plausible dans ce sens, et les autorités locales seraient bien avisées de l'assimiler. Considérés, jusque-là, comme une nuisance singulièrement estivale et nocturne, les moustiques sont devenus une réelle menace pour la santé, à travers la planète. Elles sèment la terreur d'Amérique Latine jusqu'en Europe, en passant par les Etats-Unis. On voit bien là que des pays, assez bien nantis en matière de santé, se trouvent, directement, dans les foyers inquiétants. Après la dengue et le chikungunya, c'est désormais la fièvre zika que l'on redoute de voir débarquer, un peu partout dans le monde, c'est-à-dire en Algérie aussi, par l'intermédiaire du moustique tigre. Un moustique tigre qui n'est pas loin de ressembler à nos moustiques « moustachus ». Plus inquiétant encore, nos moustiques sont immunisés contre les insecticides. On consomme une boîte de pastilles (qui durait naguère un mois) en 4 jours, et sans grand résultat ! Il n'y a rien de plus agaçant que ce bourdonnement d'un moustique à côté de l'oreille, surtout qu'on doit s'attendre, tout de suite après, à une piqûre sur la partie exposée de la peau, mais les choses peuvent ne pas se limiter à ce petit manège de boule de nerfs et de pique qui ne vont pas plus loin qu'une nuit. Les moustiques sont des vecteurs de maladies infectieuses terrifiantes, dans cet environnement mondialisé. Plus personne n'est à l'abri de la maladie propagée par le moustique tigre, la fièvre zika, qui n'a ni vaccin, ni traitement. On se méfie, on s'inquiète partout au monde, donc, de ces moustiques qui véhiculent de graves pandémies. Sauf en Algérie ! Pourquoi ? Parce qu'il y a le règne de cette inconscience collective qui mène à la dérive.