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Constantine - Ramadhan à Aïn Abid: Soirées moroses

par A. Mallem

A l'instar des 9 autres communes (Constantine et El-Khroub mises à part), les journées et les soirées du ramadan à Ain-Abid se passent entre le marché et la mosquée durant le jour, alors que la soirée, après les tarawihs, est partagée entre les cafés et le stade, nous ont expliqué, hier, des citoyens sur un air de dépit. « Aucun endroit, autre que ce qu'on a cité, pour se détendre après une journée de jeûne », ajoutent nos interlocuteurs. En matière de prix, ont-ils expliqué, c'est pratiquement la copie conforme de la mercuriale en cours à Constantine. « Nous sommes une commune agricole par excellence, mais n'empêche que la pomme de terre de premier choix se négocie à 40 dinars au kilo au marché de la ville. Le prix de la tomate, lui, est un peu élevé à 120 dinars le kilo, le poulet coûte 300 à 310 dinars au kilo, les viandes rouges bovines sont dans la fourchette entre 800 et 850, avec le mouton qui est proposé à 1 300 dinars. Vous voyez, c'est pratiquement pareil au chef-lieu de wilaya, sauf que l'animation culturelle durant les soirées du ramadan dans la ville de Ain-Abid est quasiment nulle », insiste à dire des habitants de Ain Abid. A part les tournois de football non-stop, toutes catégories confondues, qui se déroulent au stade communal, les tournois de pétanque, sport qui possède beaucoup d'adeptes dans cette ville, joutes qui sont suivies par de nombreux amateurs, il n'y a pas d'autres activités programmées par les institutions, l'APC ou autre organisme, affirment nos interlocuteurs. « L'APC aux moyens très limités, ont-ils dit, ne peut se permettre de ramener des troupes artistiques ou des artistes pour l'animation des soirées, d'autant plus que les gens de l'art ont tendance à exiger des cachets mirobolants pour venir se produire. La ville manque aussi d'infrastructures hôtelières pour héberger les troupes de passage. Dernièrement, la ville a organisé un championnat international dans les sports équestres, mais les invités qui y ont participé ont tous été hébergés dans les hôtels de la nouvelle ville Ali Mendjeli de Constantine. Ceci dit, l'APC n'a tracé aucun programme d'animation culturelle spécial mois de jeûne. Conséquence : les gens ont tendance à se déplacer jusqu'à El-Khroub ou à Ali Mendjeli pour passer leurs soirées ». Pourtant, ont fait remarquer ces citoyens, la ville ne manque pas d'infrastructures de spectacles: il y a la grande salle de la bibliothèque communale, celle de la salle de sports qui pourrait convenir à l'organisation de concerts et autres manifestations culturelles, il y a aussi le centre Malek Bennabi. Et de souligner que les associations de la société civile manquent énormément d'initiatives en la matière et elles ont tendance à hiberner pendant le mois de carême.