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Constantine - Rue du 19 Juin (ex-rue de France): Une rue piétonnière mais pour les voitures aussi !

par A. Mallem

«Si cela continue, la rue Didouche Mourad perdra sa vocation de rue piétonnière, si elle ne l'a pas déjà complètement perdue », ont remarqué, à juste titre, des citoyens qui circulaient, hier, à pied dans cette rue en étant surpris de voir les voitures de tourisme y circuler aussi. Et dans les deux sens. Et remarquer aussi que d'autres véhicules étaient stationnés dans les ruelles adjacentes, notamment à l'ex-rue Casanova.

Cela se passait dans l'après-midi vers 16h30. Et les passants de s'écrier : « Où sont les autorités pour faire respecter le caractère piéton de la rue qui, sans ça, se trouve déjà dans un mauvais état ? ». Et, regardant la rue défoncée, les plaques de faux marbre recouvrant la chaussée qui se détachent, on ne peut manquer de se demander « à quoi ont servi les cinquante milliards de centimes que cela a coûté ? », toutes ces dépenses pour un tel résultat. « Et dire que le revêtement a été fait il y a juste une année ! ».

En fait, les rues Didouche Mourad et du 19 Juin sont dans un état lamentable. Le revêtement des chaussées qui a été fait à grands frais de matériaux ramenés de l'étranger (d'Espagne, a-t-on dit) pour embellir cette artère commerçante de la ville dans le cadre de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », n'a pas duré le temps de cette manifestation. « La casse » avait commencé il y a plusieurs mois et l'ancien directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC) avait mis cela sur le dos des camions de ramassage des ordures qui l'empruntaient pour faire leur travail. Même le wali s'était mêlé au concert des critiques en faisant endosser la responsabilité des piétinements de la chaussée aux « Constantinois eux-mêmes ».

Et dans cette atmosphère, les marchands à la sauvette qui activent dans l'informel s'aventurent de temps en temps dans cette rue pour proposer leurs marchandises aux passants, surtout aux femmes. Ce qui ajoute encore un zest d'anarchie à la situation ambiante. Pour le président de l'APC que nous avons questionné hier en lui signalant le phénomène des véhicules qui ont recommencé à circuler dans ces rues, « c'est une affaire de la police. La force publique est seule à avoir le pouvoir d'empêcher les véhicules de circuler. C'est un phénomène réel, ajoute le maire, car moi-même j'ai vu de bon matin que les véhicules circulaient allégrement à la rue Didouche et stationner à l'ex-rue Casanova ». Et d'affirmer que « cette affaire ne concerne pas la mairie mais relève de la DUC qui a patronné et réceptionné l'ouvrage qui rentre dans le cadre de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015 à laquelle elle n'a pas été associée, ni de près, ni de loin ». M. Rira ajoutera qu' « il avait signalé cet état de chose à qui de droit ».

Selon d'autres informations que nous avons puisées auprès des cadres de l'APC, « ce projet a fait l'objet d'une réception provisoire », et ce « en dépit des nombreuses carences » relevées dans le travail de revêtement réalisé. « La réception définitive, elle, est prévue une année après. « Nous à la mairie, nous ont indiqué hier des cadres municipaux que nous avons contacté, nous ne savons pas à qui les clés des bornes et piquets obstruant l'entrée et la sortie des rues ont été remises. Qui se charge d'enlever éventuellement les piquets. Nous ne savons rien de ce projet qui a été fait sans le concours de la municipalité. Il faut voir ailleurs pour cela, » nous ont-ils répondu. Ailleurs, c'est la DUC. Aussi, nous avons tenté de contacter M. Larabi, le nouveau directeur de l'urbanisme, mais sans résultat.