La première «Clinique du Droit», en Algérie, opérationnelle à l'Université d'Oran 2: Un service d'information juridique gratuit et ouvert à tous
par S. M.
La
«clinique du Droit», un concept né aux Etats-Unis au début du 20ème siècle, qui
permet d'une pierre deux coups : aider les étudiants à apprendre le Droit en le
pratiquant et assister les couches les plus démunies de la société qui ne
peuvent pas s'offrir les services d'un avocat, en leur donnant accès à une aide
juridique gratuite, est désormais ouverte à l'Université d'Oran 2 ?Mohamed Ben
Ahmed'. Si on pouvait résumer ce concept en une seule phrase il s'agit
simplement de mettre la communauté universitaire au service de la société.
Cette «clinique du Droit» va apporter une aide juridique précieuse non
seulement aux plus démunis mais aussi aux associations locales pour la défense
de l'intérêt public. Selon les initiateurs de ce projet, il s'agit d'un
programme pédagogique destiné aux étudiants inscrits en master de Droit, à la
faculté de Droit et des Sciences Po.
Ce
projet, unique en Algérie, favorise un accès gratuit du droit à tous. «Toute
personne confrontée à un problème juridique et ne disposant pas de compétence
en la matière pour le solutionner, peut se présenter à la ?clinique' pour
recevoir une information sur ses droits et obligations. La réponse juridique
élaborée par les soins des étudiants ou cliniciens est supervisée par un
enseignant ou un professionnel du Droit sur la base du bénévolat avant d'être
communiquée à la personne bénéficiaire. La présence d'un étudiant en
psychologie, supervisé par un référent de la même spécialité, peut être
nécessaire au moment où la personne intéressée par les services de la clinique
en fait la demande», précisent des initiateurs de ce projet. L'idée de créer
cette clinique juridique est apparue, lors d'un colloque international tenu,
rappelle-t-on, les 24 et 25 janvier derniers, à l'Université d'Oran 2 et qui a
vu la participation des délégués des deux universités de Bordeaux en France et
Rabat au Maroc. Les délégués de ces deux établissements universitaires avaient
présentés leurs expériences ce qui a séduit les responsables et enseignants de
l'Université d'Oran 2. «Ce projet pédagogique innovant vise à renforcer l'accès
au droit pour des personnes en extrême précarité. La clinique constituée sous
forme d'association entre enseignants et étudiants, offre une assistance
juridique gratuite et confidentielle pour ces personnes en grande vulnérabilité
qui souffrent de difficultés économiques, sociales, administratives et
sanitaires. En outre, par méconnaissance, peur ou simplement résignation, elles
renoncent souvent à faire valoir leurs droits».