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Constantine - Sécurité: Une première semaine de ramadan relativement calme

par Abdelkrim Zerzouri

Une première semaine du ramadhan passée sans graves incidents sur le plan sécuritaire. Hormis ce parricide qui a eu lieu le premier jour du ramadan à El-Khroub, où un jeune, malade mental, a assassiné son père quelques instants avant le f'tour, il n'y a rien d'autre de particulier à signaler. Pas d'agression, ni de vols, ni même les arrestations routinières de petits dealers qui étaient signalées presque chaque jour, et qui n'ont pas fait l'actualité cette semaine. Inévitablement, des bagarres il y en a eu, mais il n'y a pas de grave dérapage, ou de développement dramatique des accrochages entre jeûneurs, comme le voudrait une certaine tradition ramadhanesque. Selon des officiers de police, le mérite de cette baisse de la criminalité en ce début de ramadhan revient principalement au plan de sécurité adopté par la sûreté de wilaya. Un plan qui, jusque-là, a montré son efficacité, mais il faut relever, également, que le mois de ramadhan, principalement en son début, est toujours passé dans le calme.

Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cet état de fait, dont la torpeur qui s'empare de la population entière dans les premiers jours. Personne ne peut se targuer d'avoir la forme physique et morale qui lui donnerait la latitude de gaspiller son énergie à gauche et à droite dans des rixes qui, sans échange de coups entre les antagonistes, sont trop étourdissantes et ne font qu'aggraver la soif des jeûneurs. «Les gens sont donc plus prudents et évitent soigneusement les situations conflictuelles. D'ailleurs, on sort rarement de chez soi durant ces journées chaudes, juste le temps de l'aller-retour vers le travail, et l'on disparaît dans un sommeil profond jusqu'au f'tour», relate-t-on la journée d'un jeûneur. Cependant, «on craint les problèmes à partir de la troisième semaine du ramadhan», avouent des cadres de la police. «Il ne faut pas se fier au calme de cette première semaine, car on s'attend à ce que la tension aille crescendo». Cette conclusion est tirée des expériences vécues durant les ramadhan passés.

Pourquoi ce changement des caractères à partir de la troisième semaine du ramadhan ? Pas besoin d'être expert en sociologie pour le déchiffrer, raillent nos interlocuteurs. Les Algériens commenceront à ce moment-là, soit à partir de la troisième semaine du ramadhan, à ressentir tout le poids socioéconomique, écrasant, du ramadhan et de l'Aïd el-Fitr, ave ses exigences financières qui commencent à pointer du nez. Cette pression est générée d'un côté par le ramadhan, avec ses dépenses ruineuses pour la plupart des ménages algériens, et l'approche de l'Aïd qui fait appel à plus de dépenses, préparation de gâteaux (qui n'est pas une mince affaire pour les familles), ainsi que d'autres achats d'habillements pour les enfants. Une pression qui va se répercuter sur le comportement des gens qui en deviennent plus agressifs. Les problèmes socioéconomiques sont en partie derrière la plupart des conflits violents, estiment nos interlocuteurs. D'autres jeunes qui ne trouvent pas de quoi acheter des habits griffés sont guidés vers les sentiers obscurs du commerce de la drogue, des agressions et des vols. Pour ces raisons, fait-on observer, il ne faut jamais baisser la garde, car on ne sait pas quand le crime va se réveiller.