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Médicaments issus de la biotechnologie: Vers une production en Algérie avec un cachet maghrébin

par M. Aziza

Après avoir franchi le pas, en s'engageant à produire du glucophage en Algérie, en partenariat avec le laboratoire algérien Novapharm, l'allemand Merck veut renforcer davantage sa présence en Algérie, et dans les pays voisins, en produisant des produits issus de la biotechnologie en Algérie ainsi qu'au Maroc et en Tunisie.

Karim Bendhaou, président de Merck North West Africa Group, a affirmé que la compagnie a donné un accord de principe pour transférer ce genre de technologie en Algérie. Et d'affirmer que si Merck trouve le «bon partenaire», l'Algérie sera le premier pays à produire des bio-Tech de princeps dans la région. Notre interlocuteur a affirmé que les potentiels investisseurs et hommes d'affaires algériens sont déjà identifiés. Ils sont même conviés à une réunion, ce lundi (13 juin) à Casablanca, avec leurs homologues tunisiens et marocains, pour la présentation des grandes lignes du projet. Une réunion qui verra la participation d'experts américains et européens. Karim Bendhaou a promis de rendre publics les résultats de cette réunion et les noms des investisseurs qui vont être sélectionnés pour porter ce projet ambitieux.

Le représentant de Merck dans la région s'est dit pour une politique de partage de marché dans les trois pays du Maghreb pour pouvoir résoudre le problème d'économie d'échelle. Il dira que son groupe est en train de réfléchir pour élargir le marché, c'est-à-dire, pour que ces médicaments ne soient pas destinés uniquement au marché algérien; il faut leur trouver des preneurs en Tunisie et au Maroc, et de manière générale sur le marché africain. Autrement dit, il faut que cette production de produits de biotechnologie soit rentable, car dit-il «on est dans la biotechnologie, on est dans la zone de 100 millions d'euros soit 10 milliards de dinars, contrairement à la chimie classique où les investissements tournent autour de 10 millions d'euros » a-t-il précisé. Plus précis, il dira que le groupe Merck est à la recherche d'un partenaire sérieux, crédible qui peut financer 50 % ce projet. Il détaille, en affirmant que l'idée est de mettre un projet en Algérie, l'autre en Tunisie et le troisième au Maroc « avec une production variée pour assurer une complémentarité sur le marché et répondre avec efficience aux besoins des marchés». Pour notre interlocuteur, il y a déjà la possibilité de produire immédiatement 12 produits qui sont déjà publics, donc qui peuvent être copiés. Il a précisé qu' «on peut, par exemple, produire des insulines au Maroc, en Tunisie les hormones, et on peut produire en Algérie les anticorps-monoclonaux». Il souligne ce choix en expliquant que même si l'Algérie est le pays le plus important, en biotech, c'est insuffisant pour atteindre l'économie d'échelle, donc il faut exporter pour pouvoir rentabiliser les investissements. «Nous avons deux choses: l'économie d'échelle et des intérêts, comment doit-on les résoudre?» Il s'est dit convaincu que «quand la question est politique, elle peut ne pas être résolue mais quand il y a de l'argent à la clé, des fois les gens s'entendent». «Je crois réellement qu'on peut arriver à une politique de partage entre les trois pays, l'essentiel c'est qu'on ne produise pas tous les mêmes produits, notamment quand on est dans la zone de 100 millions d'euros». Notre interlocuteur admet qu' «il y a une concurrence déjà entre les investisseurs et hommes d'affaires algériens, tunisiens et marocains, l'idée consiste à les mettre ensemble dans la même chambre, ils ne doivent plus rêver, chacun seul». Karim Bendhaou a expliqué que la production biotechnologique nécessite une technologie de pointe. Il dira qu'on ne produira pas, en Algérie, les cellules qui vont produire le médicament, car c'est très complexe. «Le génie génétique suscite 700 points de contrôle».