Quatre ministres, dont celui des Finances, ont quitté le gouvernement au terme d'un remaniement partiel, hier, samedi, décidé par le Président Bouteflika. Il s'agit de MM. Abderahmane Benkhalfa (Finances), Salah Khebri (Energie), Sid Ahmed Ferroukhi (Agriculture) et Amar Ghoul (Aménagement du Territoire et Tourisme). Hormis Boudjemaa Talai, qui hérite d'un nouveau département, les Travaux publics, en plus des Transports, on note l'arrivée de nouveaux ministres, comme Abdeslam Chelghoum (Agriculture), Nouredine Bouterfa (Energie), Baba Ami (Finances).

Pour sa part, Abdelouahab Nouri qui était en charge du département des Ressources en eaux, se chargera du Tourisme. Par contre Abdelkader Ouali (Travaux Publics) est nommé aux Ressources en eau, alors que Ghania Idali, députée FLN, prend le relais de Tahar Khaoua, au ministère chargé des Relations avec le parlement. Ce remaniement partiel, qui intervient une semaine, jour pour jour, après la 19ème Tripartite, centrée sur une reprise de la croissance économique, montre, par la nature des départs et les nominations, que le gouvernement veut se renforcer là où l'effort doit être fait. C'est-à-dire dans le secteur énergétique, critiqué autant de l'intérieur, par les travailleurs qui reprochent une gestion autoritaire de l'ex-ministre, que par les experts sur l'absence d'une réponse adéquate aux défis actuels du marché pétrolier et gazier. Il y a, aussi, le départ de Ferroukhi de l'Agriculture, un secteur sur lequel s'appuie le nouveau modèle de croissance économique. La fin de mission signifiée à Ferroukhi donne une idée des nouvelles orientations qui devraient être assignées à son successeur. Il y a, aussi, le départ (définitif ?) de Ghoul du gouvernement. Enfin, Benkhalfa, aux mille et une solutions factices, n'aura pas survécu à ses fameuses émissions obligataires, pour renflouer les caisses de l'Etat. Il a été, certes, aux côtés du Premier ministre, lors de la dernière tripartite, mais sa gestion d'un secteur névralgique, objet de toutes les critiques, a vécu. Benkhalfa part, donc, sur la pointe des pieds, remplacé par son discret ministre chargé du Budget, Baba Ami.

L'arrivée de Bouterfa à l'Energie sera, quant à elle, saluée par les experts et les professionnels, l'homme étant rompu aux grosses pressions et aux charges de travail dans un secteur qui a besoin, plus que jamais, d'être sérieusement pris en main. Deux de ces changements ministériels, celui du ministre des Finances et de l'Agriculture, seraient le fruit d'une intervention directe du SG du FLN, Amar Saadani, qui avait, récemment, demandé le départ de ces deux ministres. Lors du Forum de la radio Chaîne 1, il avait reproché au premier de gérer le secteur d'une manière archaïque, qui se rapproche du temps de la « révolution agraire », et au second, il a imputé tous les maux ayant causé la faillite financière du pays. Au passage, il a proposé Abdeslam Chelghoum, membre du Comité central du FLN et ancien SG du ministère de l'Agriculture, dans les années 2000. Il est également, question d'un ministère délégué à la Recherche scientifique et l'Economie numérique, confié à Mouatassam Boudiaf.

Enfin M. Boualem Bessaieh a été nommé en qualité de Ministre d'Etat, Conseiller spécial auprès du président de la République, Représentant Personnel du chef de l'Etat, a annoncé un communiqué de la présidence de la République.