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Euro 2016: Coup d'envoi hier dans un contexte social brûlant

par R.N.

Avec la poursuite de la grève des transports et des éboueurs, l'Euro 2016 qui s'est ouvert hier dans l'hexagone avec le déroulement du match France-Roumanie, risque de souffrir de ces mouvements sociaux. En termes de logistique pour l'acheminement des supporteurs et d'image vis-à-vis du public étranger. Pour Jacques Lambert, patron de la compétition, le mal est fait.« Soyons Euro ! » Le slogan donne envie évidemment, mais il y a comme un sérieux bémol mis à un enthousiasme et un engouement que l'on prétend n'être pas si répandu au sein de la population française. Un pays hôte pourtant désigné par la plupart des observateurs comme le favori du tournoi. Oui, mais voilà, la parenthèse enchantée espérée intervient dans un contexte social brûlant. En plein conflit à la SNCF et de contestation syndicale, CGT en tête, contre la fameuse loi travail, dont le retrait pur et simple reste la condition indispensable pour que soit mis un terme aux grèves, qui touchent, en plus des transports, d'autres branches d'activité, telles que le ramassage des ordures. Et du point de vue exprimé par Jacques Lambert, le président du comité d'organisation, dans la matinale hier de France Inter, «la fête est déjà gâchée d'une certaine façon. Un peu. Parce que l'image qui est donnée du pays, ce n'est pas celle que nous voulions donner avec cet Euro 2016. Incontestablement, pour nos amis étrangers, qui sont déjà en France ou qui se préparent à venir en France, je ne pense que ce soit la meilleure façon de les accueillir», a estimé le patron de cet Euro 2016. Qui, s'il assure que la logistique, liée aux équipes et aux arbitres, n'est en rien mise en péril - «Nous mobiliserons si nécessaire des moyens privés», dit-il ? regrette en revanche de voir ainsi les supporteurs ainsi pris en otages. «Je dois dire que j'ai un petit peu de mal à comprendre la logique de tout cela. Parce que ceux qui sont gênés au premier chef, ce sont les supporteurs, les spectateurs. Vous savez, les supporteurs de foot ne se recrutent ni au CAC 40, ni au Medef, ni beaucoup dans le XVIe ou dans le VIIe arrondissement ; ce sont des gens modestes, ce sont des gens qui ont besoin de prendre les transports en commun pour se rendre aux matches. Ils ne sont pas transportés dans des bus VIP ou dans des voitures avec chauffeurs. Et finalement, je ne comprends pas la logique qui consiste à d'abord punir et pénaliser, je dirais, ses frères en société d'une certaine façon.» Philippe Martinez, leader de la CGT et du mouvement, appréciera?Le plus célèbre moustachu de France que Myriam El Khomri, la ministre du Travail, a invité pour une rencontre, programmée? le 17 juin. D'ici là, et dans l'attente d'une solution, c'est le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies qui, sur Europe 1, a soutenu que «s'il faut utiliser les réquisitions, nous le ferons». Paris étranglé, mais Paris également défiguré par l'accumulation des ordures, qui ne sont plus ramassées depuis parfois plusieurs jours. Une situation qui a conduit Anne Hidalgo, la Maire de la capitale, à intervenir pour assurer que, malgré la grève, le ramassage avait débuté hier matin. Pour redonner à Paris son visage.