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Coupes budgétaires

par Moncef Wafi

L'aveu du ministre des Ressources en eau et de l'Environnement sur le gel de nombreux projets de son secteur dont les travaux n'ont pas encore été lancés, en raison de la baisse des recettes induite par la chute des cours du pétrole, indique que l'Etat est passé de la parole aux actes et que les coupes budgétaires ont commencé. En effet, les restrictions imposées au département de Abdelouahab Nouri, comme aux autres ministères, ont été décidées en août 2015 à travers une instruction du ministère des Finances adressée aux walis et aux contrôleurs financiers auprès des ministères, institutions et établissements publics.

Il y est fait mention que tous les projets inscrits et dotés même d'autorisation de programme seront gelés dans le cadre des mesures prises pour plus de rigueur dans les dépenses publiques conséquemment à la dégringolade de la mercuriale pétrolière. L'acquisition même des véhicules administratifs au profit des administrations est interdite. Pourtant, cette rigueur budgétaire, qui s'impose de facto, est battue en brèche par l'Etat himself, les collectivités locales en tête. A titre illustratif de cette mauvaise gestion des deniers publics, les citoyens assistent médusés à des opérations de réhabilitation de trottoirs déjà en place, comme à Oran, alors que la chaussée se trouve dans un état déplorable.

La rationalisation des dépenses publiques ne semble être qu'un vœu pieux ou directement impactant le niveau de vie sociale puisque l'austérité cible en premier lieu le citoyen. Le train de vie des ministres, les salaires et avantages indécents des parlementaires ne sont pourtant pas inquiétés alors que l'Etat devra être le premier à montrer l'exemple. Pourtant les chiffres sur le déficit du Trésor sont plus qu'alarmants atteignant près de 1.404 milliards de dinars à fin février 2016, soit une hausse de près de 240% par rapport au premier bimestre 2015. Le ministre des Finances avait alors expliqué cette hausse par le parachèvement de l'exécution des investissements relevant des programmes de 2014 et de 2015. Il avait expliqué le gel des nouveaux projets dans le souci de prioriser les engagements en cours.

Les projets hydriques ne sont certainement pas les seuls à pâtir de cette austérité puisque tous les secteurs, hors hydrocarbures et défense nationale, sont concernés. De nouvelles augmentations sont attendues comme celles qui devraient toucher les factures d'électricité, le prix des véhicules neufs impactés à hauteur de 20% et vraisemblablement la pompe à essence.