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Ghazaouet: Les travailleurs de Ceramig craignent la robotisation

par Khaled Boumediene

L'entreprise Ceramig a lancé un programme d'investissement de plus de 20 milliards de centimes pour revoir toute la ligne de production de la céramique sanitaire d'El-Arkoub à Ghazaouet et gagner en productivité.

C'est une nouvelle usine créée dans de vieux murs. La première phase de réorganisation des ateliers de cette usine fut la mécanisation de l'atelier de façonnage avec des machines à collage sous pression modernes pour automatiser la chaîne de production. En plus, l'entreprise a acquis un nouveau four tunnel de cuisson nouvelle génération pouvant absorber l'ensemble de la production journalière, soit quelque 3000 pièces avec une grande économie énergétique. Le coût de cet investissement est de l'ordre de 25 milliards de centimes.

Créée en 1998, Ceramig SPA, fabrique des éviers de cuisine, vasques, lavabos et lave-mains, baignoires, douches et receveurs, W.C., des éléments et accessoires sanitaires de salles de bain en métal, des produits en verre moulé, des équipements sanitaires et accessoires pour salles de bain en céramique et produits en grès cérame. Ainsi, l'investissement engagé par Ceramig lui permettra de mieux répondre à la demande et aux évolutions du marché. « Cette transition, l'automatisation de l'outil de production, est un passage incontournable pour l'avenir de l'entreprise afin de se positionner sur le marché national et affronter la concurrence déloyale qui y règne », a précisé à notre journal le directeur technique M. Zerouali Fethi. Ceramig espère, d'ici la fin de son processus de modernisation, injecter quelque 360 milliards de centimes pour sa mise à niveau. « L'objectif primordial est d'assurer la pérennité de l'entreprise et, par ricochet, préserver l'emploi de quelque 400 ouvriers. La seule alternative qui s'offre à nous pour garantir la pérennité de l'entreprise et maintenir l'emploi est de nous positionner sur le marché local avec un produit de meilleure qualité à un prix compétitif. Pour ce faire, la modernisation de l'outil de production est nécessaire. Celle-ci vise l'augmentation de la production à moindre coût pour maintenir un prix concurrentiel nous permettant de nous imposer sur le marché national et éventuellement ouvrir des perspectives à l'export », a expliqué de son côté le DG de l'entreprise Abderrachid Nemiche. Cependant, la robotisation de l'entreprise, qui est une étape incontournable pour Ceramig de se hisser à la pointe de la productivité et la compétitivité, préoccupe de nombreux ouvriers de Ceramig qui craignent la perte de leur emploi. Sur ce sujet, le DG rassure que «contrairement à ce que l'on pense, la robotisation ne signifie pas suppression de postes d'emploi. La démarche de modernisation de l'outil de production engagée par notre entreprise crée de nombreux débouchés, notamment dans différentes spécialités inhérentes à nos activités. La préservation des postes de travail et la création de nouveaux demeure l'un des objectifs principaux de l'entreprise. D'ailleurs, nous comptons recruter, d'ici la fin du processus, une cinquantaine de travailleurs», indique-t-il. « La robotisation implique une augmentation de la productivité. Nous allons passer de 400.000 à 800.000 pièces et surtout nous allons placer sur le marché un produit de meilleure qualité avec le maintien du prix sinon à moindre coût afin de concurrencer les produits de l'importation qui proviennent de l'Egypte, de l'Inde et de la Chine », conclut-il.