«Faudra-t-il que chacun nettoie devant
chez soi », dira le wali. Autrement dit, l'affaire de la propreté de la ville
est avant tout celle du citoyen. Cela dit, la célébration de la Journée
mondiale de l'environnement (5 juin), placée cette année sous le mot d'ordre «
journée sans voiture », une façon citoyenne de se positionner en faveur de la
lutte contre la pollution de l'air. L'opération a relativement fonctionné, sauf
que de nombreux automobilistes n'étaient pas au courant, un manque
d'information à imputer aux organisateurs qui ont une réaction tardive pour
mettre la puce à l'oreille des gens ; pris au dépourvu, ces derniers rencontrés
au centre-ville s'étaient étonnés de l'absence de moyens de transport, il
fallait leur expliquer que cette journée est exceptionnelle. Quel impact y aura-t-il
sur les comportements des personnes, quand il s'agit de préserver le milieu
environnemental, ses composantes ? Tout le monde est-il conscient des dangers
qui nous guettent à moyen et long terme ? Beaucoup de questions de ce genre
viennent à l'esprit de chacun d'entre nous. Une chose est certaine, dans
l'insouciance ambiante et la légèreté avec laquelle on appréhende la
problématique, tout laisse croire, que la protection de l'environnement est la
cinquième roue de la charrette, pour plusieurs de nos concitoyens, et les
premiers qui auront à payer la facture dans quelques années seront
vraisemblablement nos enfants, les futures générations. Enfin, pour cette
fois-ci, la manifestation s'est déroulée selon le programme à la limite du
protocolaire, des expositions des techniques de lutte contre les effets de la
désertification, le recyclage des métaux ferreux, papier carton et autre
plastique, l'invitation des clubs verts implantés dans les établissements
scolaires et de formation. Une journée célébrée par tradition et puis après ?
Tout reste à inculquer et à changer, une mentalité tenace, appelée à subir un
curage, car acquérir les rudiments d'une culture environnementale est un
travail de longue haleine. Comme l'a si bien dit le wali Ali Bouguerra, faudra-t-il commencer par soi-même.