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Constantine - Les vétérinaires reprennent le travail: Les viandes rouges se font rares

par Abdelkrim Zerzouri

La rupture de stock des viandes rouges dans les boucheries a commencé à donner ses premiers signes dès dimanche 5 juin. Dans l'après-midi, avant le ramadhan, après un rush considérable des ménages, les étals des bouchers et des vendeurs de poulets étaient pratiquement vides. Une véritable razzia. Hier encore, la pression se faisait sentir sur la viande rouge notamment. L'offre était insignifiante relativement à la demande. On apprendra que les vétérinaires ont déclenché une grève à partir du 5 juin chose qui a entraîné une rupture des stocks dès le premier jour du ramadan et 2e jour de grève. Les abattoirs de la wilaya de Constantine ont été ainsi paralysés, causant un énorme préjudice financier à la municipalité. Seule solution, qui existe depuis toujours, l'abattage clandestin. Oui, l'abattage clandestin participe toujours à l'approvisionnement d'une partie du marché, mais durant ces deux derniers jours les étals installés à Souika ont été carrément pris d'assaut. Même ceux qui ne sont pas des habitués des lieux ont été contraints de faire un tour du côté de Souika pour acheter un peu de viande.

Contacté à propos de cette grève engagée après plusieurs actions de protestation tenues devant la direction des services agricoles, M. Bouchenafa Lotfi, membre du bureau national du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNV-FAP), nous a annoncé d'emblée que les vétérinaires reprennent le travail dès ce mardi 7 juin, suite à un accord sur les points socioprofessionnels obtenu entre les représentants syndicaux et le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche.

Quant à la rupture de stock, il la mettra sur le comportement irrationnel du consommateur. Les marchés ne manquent de rien, tous les produits alimentaires sont largement disponibles, et la chaleur ambiante devrait pousser les prix vers le bas, mais les gens sont subitement pris par une frénésie consommatrice, se ruant sur les stands et raflant tout sur leur passage, comme si l'on se préparait à une guerre. Pourtant, nous dira notre interlocuteur, les abattoirs ont multiplié par 10, voir plus, leur boulot régulier. Citant l'exemple d'un boucher qui avait l'habitude de prendre 4 à 5 carcasses ovines, et qui en a emporté ces derniers jours pas moins de 50 !

Le même rythme est suivi par les abattoirs avicoles, et toujours impossible de satisfaire la demande. On croyait que la tension allait baisser dans les marchés durant ce premier jour de ramadan, mais rien. On est parti pour une bonne semaine de bousculade, au moins.