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Les médecins-résidents suspendent leur grève ouverte: Des caméras et des policiers en renfort pour sécuriser les UMC

par Sofiane M.

Les médecins-résidents, en garde dans le service des Urgences médico-chirurgicales de l'hôpital d'Oran, ont suspendu, hier, leur grève ouverte, après une réunion d'urgence qui a regroupé le DG et le SG de l'hôpital, le directeur et les deux chefs services des UMC et les délégués du chef de Sûreté de la wilaya d'Oran. Lors de cette réunion, il a été convenu de renforcer la sécurité interne et externe du service par des agents de sécurité et des policiers en civil et en tenue et d'installer des caméras de surveillance. Les effectifs des agents de sécurité, qui étaient de onze par garde, devront passer à 15, alors que le nombre des policiers en faction dans ce service va doubler.

Le DG de cet établissement hospitalier s'est engagé, aussi, à suivre en personne la plainte en civil introduite contre l'agresseur du jeune médecin-résident. Un avocat a été ainsi mandaté pour défendre la victime qui a été convoquée le 26 du mois en cours par le procureur de la République. Concernant la plainte introduite par le médecin-résident pour coups et blessures volontaires, le verdict est tombé, hier matin : l'agresseur a été condamné à 6 mois de prison ferme assortis d'une amende de 20.000 dinars. Le personnel soignant et les agents de sécurité du service des urgences étaient, hier, sur le qui-vive, après la journée agitée de mardi qui a connu une pagaille générale et des scènes d'émeutes. La grève ouverte, entamée mardi, par l'ensemble des médecins résidents, de garde, dans le service des Urgences pour dénoncer l'agression de leur collègue par un proche d'une patiente a été à l'origine de graves incidents, dans ce service, durant l'après-midi et la soirée de mardi.

A l'exception des urgences dites vitales, les médecins avaient assuré, seulement, le service minimum ce qui a eu pour conséquence le rallongement des temps d?attente pouvant atteindre parfois plusieurs heures.

Les quelques médecins généralistes et spécialistes, en exercice, avaient rapidement craqué sous la pression des évacuations. Le temps d?attente a été mal vécu par les malades et leurs accompagnateurs.

Dans la salle d'attente, des malades se tordaient sous l'effet de la douleur, d'autres souffraient en silence, mais parfois ils étaient trahis par les grimaces sur leurs visages et par de petits grognements. L'attente a été, aussi, éprouvante pour les accompagnateurs des malades. La colère et le ras-le-bol sont montés chez les proches des malades. Nombreux n'arrivaient plus à contenir leur colère. Ils s'impatientaient, marchaient dans tous les sens, s'agitaient et finissaient par laisser exploser toute leur colère. Des insultes à profusion, des cris, des injures, des menaces? la colère des accompagnateurs s'est transformée en émeute. Des proches de malades se sont livraient à toutes sortes d'exactions. Ils cassaient tout ce qui était à leur portée. Le service de l'ordre des urgences a été débordé. Les policiers avaient été appelés en renfort, mais la situation a échappé, à tout contrôle. Les émeutiers avaient semé une pagaille générale, terrorisant ainsi le personnel médical et les malades.