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Mascara- Retour de la bête immonde: Un après-midi cauchemardesque

par Mohamed Belkecir

Sur le plan sportif, la rencontre à grand enjeu qui a opposé le leader à son dauphin, comptant pour le compte de l'avant- dernière journée du championnat de la DNA ouest, était déconseillée aux cardiaques, même si le Ghali avait les faveurs du pronostic. Mais une chose était sûre, c'est que le CRBOR n'est pas venu en victime et a tenu la dragée haute aux locaux, prouvant qu'il mérite, lui aussi, de disputer le titre. Ce fut un match indécis avec une pression énorme qui pesait sur les joueurs des deux camps, les uns pour confirmer leur suprématie et les autres pour renverser la tendance. La rencontre s'est jouée sur un détail, mais la chance a, finalement, souri aux visiteurs qui ont fait le déplacement en véritable « commando ». A présent, la seule alternative qui reste au GCM, la semaine prochaine, c'est de revenir avec la victoire de son déplacement à Khemis Miliana. Mais, ce qui est désolant, c'est que ce sage raisonnement n'a pas été admis par des énergumènes qui ont laissé leurs banderoles et drapeaux accrochés sur les murs du stade. Ces hordes se sont, ensuite, livrées à de graves dépassements, saccageant des édifices publics et les tonnes de pierres sur le sol témoignent de l'ampleur de cette violence gratuite et insensée. Tout ce qu'ils ont trouvé sur leur passage a été détruit, tels les lampadaires, les feux tricolores, les panneaux lumineux, les plaques de signalisation, les barrières de sécurité, le gabarit de l'entrée de la trémie, ainsi que les horloges des ronds-points. La furie de ces pseudo- supporters n'avait pas de limites. Les casseurs, et parmi eux des cagoulés, ont détruit les barricades du chantier de l'ex- Rekaba, en enlevant les tôles et ont fait voler en éclats les façades vitrées des nouveaux bureaux de l'ANEM jusqu'au premier étage, sans oublier l'Agence postale ACTEL dont la devanture vitrée a été endommagée et où ils ont tenté de s'introduire dans les guichets. Les carreaux des fenêtres de la bibliothèque du Théâtre régional n'ont pas tenu longtemps. Les casseurs se sont attaqués à l'abribus de la Place ?Emir Abdelkader' et aux vitres des Galeries avant de s'en prendre aussi aux rideaux d'un opérateur de téléphonie mobile. Heureusement, les services de sécurité renforcés se sont déployés sur l'itinéraire de la foule et ont procédé à des arrestations, en se concentrant sur le centre-ville qui était le plus visé, en traquant les lanceurs de pierres. Devant cette barbarie, les commerces ont baissé rideau et les citoyens, y compris ceux qui ont assisté au match, ont affiché leur désolation face à ce désastre, en condamnant, fermement, ceux qui ont fait sortir la rencontre hors de son cadre sportif. A cause de cette violence, les Mascaréens se retrouvent privés des structures publiques. Pour un match de football, c'est trop cher payé.