«Li
fet waktou, ma aandou yetmaa
fi wakt ness » (Celui qui a
fait son temps, n'a pas à espérer profiter du temps des autres), dit le
proverbe croulant. Les gens sont des avides et ils ne sont jamais comblés ni
rassasiés dans la vie. Chaque chose en son temps, disent les raisonnables. Le
présent a du souci, il est harcelé par le passé. Le temps c'est très important
dans la vie de la pimpante génération. Le temps quand il est indument détourné
se perd dans le néant. Dans ce lourd présent gangrenant, les aïeuls ou si vous
voulez les « vieux grincheux » veulent se donner une nouvelle fraicheur sur le
dos de la fraiche jeunesse. Les jeunes loups sont poussés à la préretraite et
les vieux sont devenus des inébranlables fonctionnaires d'un système frustrant.
« Comment ça va les vieux, il fait quel temps chez vous ?» Le troisième âge
règne sans partage et nargue le jeune âge. Les vieux spoliateurs ont figé le
temps. « Je joue sinon je gâche le jeu ! », martèlent les vieux pépés qui n'en
font qu'à leurs têtes. Les vieux de la vieille ne sont pas très sages et ils
n'aiment pas le partage avec la fleur de l'âge. Ils veulent se faire une
nouvelle puberté malgré leurs âges révolus. « Eh, toi le vieux, pousse toi de là ! Que je m'y mette un peu sur le siège,
chouia ». « Mais, t'es vraiment râlant ! Hein papy tu veux faire de la
résistance ? » « Tiens je vais te chanter une petite chanson, peut être que tu
auras de meilleurs sentiments ». « Dans ta tunique râpé, tu ne veux pas t'en
aller?.mon vieux ». Au lieu de donner à chaque fois un tour de clé, il faut
remettre les clés aux héritiers. Il est temps de briser la glace. Il faut
laisser la clé de serrage de côté et donner les clés de la ville à ceux qui
sont en train de frapper à la porte. La vieille Algérie a été cédée clés en
main. Le pays est déconnecté. Et la rue est enfermée sous bonne clé. Dans la
classe des vieux, on compte les vieux sensés, les vieux idiots et les vieux
perfides. Un de ces jours la clé sera mise sous la porte. « Es-ce que tu
m'écoutes, grand-père ? » Les vieux sont impitoyables quant
ils sont aux commandes. Ils n'entendent pas et ils conduisent mal. Il y a une
expression marrante qui dit : « les vieux, il faut les tuer à la naissance !».
C'est vrai qu'à un certain âge on devient gaga et on commence à délirer. « El-barreh, el-barreh, kane fi omri ichrin?
» . Tu ne voudrais pas par hasard faire un petit voyage bien allongé, pour voir
si nous sommes là-bas, toi le chibani ? Mais, pardi
que peuvent bien se dire deux vieilles branches lorsqu'elles se rencontrent.
Ils parlent sûrement d'antiquités et de vieilles brocantes. De vieilles montres
à gousset qui ne fonctionnent pas ou qui font du retard. Le temps laisse des
traces indélébiles sur les objets et les esprits hérités du passé. Ça colle
aussi une épaisse patine de jadis. Les vieux sont des passionnés d'antiquités.
Ils boudent le train contemporain de la modernité. Les vieux aiment produire du
bla-bla-bla invendable même pour les endormis. « Si jeunesse pouvait et si
vieillesse savait, chakeyen fel
galb !». On dit que l'inquiétude amène la vieillesse
avant le temps. « Galou » aussi que la vieillesse est
la dernière politesse de la moisissure. Qu'est-ce qu'il mange papy au diner ce
soir ? Un offshore arrosé au Panama ? Je ne savais pas que les papys avaient
une passion pour la collection des vieux papiers ternis. Remarque les vieux
papiers sont des documents importants de grandes valeurs qui nous font remonter
le temps et nous replongent dans de vieilles histoires scabreuses d'époques
cachées dans le fond du tiroir bric-à-brac de la famille. La scripophilie est
un loisir qui consiste à collectionner, les actions, les titres boursiers, les
obligations, les emprunts et les chèques bancaires et toutes autres valeurs
pour le plaisir et la passion de ce hobby très à la mode pratiqué par les férus
de cette thématique numéraire considérée comme une valeur refuge?