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Jeunes entreprises éditrices de logiciels: Une véritable course contre la montre pour rester à la page

par Mokhtaria Bensaâd

Beaucoup d'ambition et beaucoup de passion chez ces jeunes Algériens qui ont choisi de s'investir dans les technologies de l'information et de la communication, un créneau en plein essor dans le monde entier. Mais face à cet enthousiasme débordant, ces spécialistes du web et de l'informatique mènent une véritable course contre la montre pour rester visibles et à la page et se battent en permanence contre les craqueurs. Un stress nécessaire pour évoluer dans le domaine. La survie de leurs entreprises en dépend. Tous ces jeunes rencontrés à la 17ème édition du Salon international du futur technologique, des webdesigners, développeurs, flasheurs, webmasters et autres ergonomes web avaient plus d'un tour dans leurs sacs. Des créations et des innovations pour apporter des solutions aux usagers et aux entreprises à travers des logiciels made in Algeria. Cependant, malgré leur performance, ces produits locaux peinent à se faire une place dans le marché avec la concurrence des produits étrangers. Bref, la marque made in, brille mieux aux yeux des clients, selon certains développeurs de logiciels juste par réflexe et jamais suite à une étude de la qualité du produit.

Le directeur général de l'entreprise algérienne éditrice de logiciels, INABEX, Nacereddine Lemmouchi, à l'instar des autres développeurs, qui a fait l'expérience dans le domaine à travers la création de son entreprise et la mise sur le marché de plusieurs logiciels dont Pharma X, pour la gestion de pharmacie, I com pour la gestion commerciale, Arrenia pour la synchronisation entre points de vente et centrale d'achat, Direct way pour la distribution directe sur mobile et le dernier né, ZORG, un ERP performant et adapté à tous types d'entreprise, estime que ce créneau qui offre des opportunités d'emploi pour les jeunes n'est pas un parcours de tout repos. Pour résister à toutes les contraintes et entraves, il faut s'armer de patience et de persévérance. Le créneau a, certes, un avenir prospère mais il faut garder le souffle pour rester sur pied, nous confie le responsable d'INABEX, âgé de 40 ans. « On est craqué par des hackers. Pour notre protection, nous avons opté pour une solution maison en utilisant l'empreinte matérielle du serveur. Le logiciel utilise des codes d'enregistrement qui sont enregistrés dans la machine et on ne peut pas le placer ailleurs sans le supprimer de la machine serveur vers une autre machine. C'est la seule solution puisqu'il n'existe pas de loi qui réprime ce genre de crime », dira-t-il.

Sur l'obligation de suivre les évolutions technologiques à la seconde pour rester branché, ce jeune développeur a expliqué que «la vitesse de l'évolution de l'informatique est très importante. Une année dans l'informatique équivaut à 10 ans dans un autre secteur. Il y a beaucoup de nouveautés dans le domaine et c'est très difficile de suivre cette cadence. Cela crée un malaise chez les développeurs qui n'arrivent plus à rester connectés vue qu'il existe un grand éventail dans le développement des logiciels ». Solution à cette problématique, selon ce chef d'entreprise, est de se spécialiser et ne pas suivre toutes les directions. Il faut se focaliser sur un segment et bien le maîtriser et éviter de disperser son énergie sur plusieurs technologies ». Pour le directeur d'INABEX, il est primordial de maîtriser l'anglais dans ce domaine. « Le plus grand handicap pour les spécialistes du web dans notre pays est l'apprentissage excessif du français et la non maîtrise de l'anglais. Ajouter à cela, les fuites des cerveaux. C'est le secteur le plus touché par ce phénomène dans notre pays ».