On savait
que la communication n'était pas le fort d'un gouvernement récidiviste, mais ce
qui vient de se passer au sein du ministère du Commerce concernant les licences
d'importation de véhicules défie toute logique. En effet, et en l'espace de
moins de 24 heures, le contingent quantitatif des voitures à importer pour 2016
est passé de 152.000 unités à 83.000, soit presque la moitié du quota initial.
Malgré les explications du ministre, loin d'être convaincantes, il ne faut pas
être grand clerc pour comprendre que le département a été rappelé à l'ordre.
Pour quelles raisons ? En l'absence de précisions sur la décision du ministre,
on ne peut que se livrer au jeu des hypothèses avec ses approximations et
lectures biaisées. Pourtant, on est devant un cas de figure qui interpelle un
sentiment de «déjà vu» tant les exemples de décisions et de contre-décisions,
de déclarations et de démentis sont légion au sein des différents gouvernements
algériens et principalement celui de Sellal. Notre
propos n'étant pas de les énumérer exhaustivement, mais de revenir sur les
incohérences d'un gouvernement incapable de s'accorder en interne. Que s'est-il
donc passé pour qu'on réduise encore de près de la moitié un quota déjà décrié
par les professionnels du secteur ? Le ministère parle de faire des économies,
de renforcer la filière auto par un maillage de sous-traitance et de montage
local de voitures à la charge du concessionnaire. Pourtant, et vu les quotas
distribués aux 40 concessionnaires importateurs de véhicules, on est loin de
cette équité chantée par la tutelle. De l'aveu même de certains
concessionnaires, loin du sérail, le partage du contingent passe mal et des
recours seraient déjà sur le bureau de Belaïb.
Au-delà des luttes d'intérêt entre ministères, le seul à pâtir de cette
situation est le citoyen. Un simple tour chez les concessionnaires autos
renseigne sur la mort programmée d'un grand nombre d'entre eux. Si ces derniers
ont bâti des fortunes, aidés par l'indigence des textes et l'incompétence des
responsables, le premier à en souffrir est le simple employé poussé au chômage
par un Etat qui pérore, à longueur de journée, de vouloir sauver les emplois.
Par des
décisions inconsidérées prises inconsciemment ou à dessein, et c'est plus
grave, on a déstructuré tout un secteur pour punir un ou deux concessionnaires.
L'actuel gouvernement Sellal est en train de tout
faire pour pousser le pays vers la révolte, multipliant les actions insalubres,
les tentatives de musellement des libertés et les atteintes aux droits
élémentaires des Algériens. Cette entreprise risque, tôt ou tard, de conduire à
une explosion sociale dont les ingrédients se mettent petit à petit en place.
Que Dieu nous garde !