« Il n'y a pas et
il n'y aura pas de hausse des prix des produits réglementés» ou soutenus en 2016, a affirmé hier mercredi à la
radio nationale le directeur général de la régulation et de l'organisation au
ministère du Commerce. En réponse à une question relative à une hausse des prix
des produits, notamment alimentaires, dans le sillage des hausses annoncées
dans la loi de finances 2016, il a soutenu que cette loi de finances «ne
prévoit pas de hausse de tous les produits, en particulier alimentaires. Il y a
les carburants, mais pas les produits alimentaires de base. Il ne peut y avoir
de hausse de prix, car ce sont des prix réglementés, il y a un règlement qui
les définit», a-t-il ajouté. En fait, M. Aït Abderrahmane rappelle que «les
prix réglementés ne peuvent augmenter sans une loi ou une décision», expliquant
par ailleurs que «les brigades de contrôle surveillent les prix des produits
subventionnés». Par contre, il y a certains types d'huiles alimentaires (huile
de tournesol, soja,) dont les prix sont libres, pas «celles subventionnées, qui
ne peuvent connaître de hausse». Le directeur de la régulation au ministère
explique que «les produits dont les prix sont libres peuvent connaître des
hausses, mais pas les produits subventionnés, car il y a le contrôle et les
poursuites judiciaires». Par ailleurs, en faisant le bilan des dix premiers
mois, il a indiqué que la valeur globale des importations a atteint 42,9
milliards (mds) de dollars. La valeur des marchandises importées du groupe
alimentaire s'est établie à 7,7 mds de dollars, soit 18% du global de la valeur
des importations à fin octobre dernier. Ce groupe concerne sept produits alimentaires
de base dont la valeur a baissé de 43%, dont les sucres roux et blanc (18%),
les huiles alimentaires de 17%, les céréales de 6,6%, et une hausse du café et
thé de 2%, ainsi que les légumes secs de 5%. Sur les actions de contrôle et de
répression de la fraude, il a indiqué qu'il y a eu à fin novembre dernier 1.300
interventions, des PV pour 193.000 infractions, et la saisie de marchandises
pour une valeur de 6,5 mds de dinars, des défauts de facturation évalués à 57
mds de dinars, et enfin la fermeture administrative de plus de 14.000
commerces. Selon M. Aït Abderahmane, «la majeure
partie de ces infractions est le fait de l'économie informelle», soulignant que
les pouvoirs publics, dont le ministère du Commerce, «pensent intégrer ces
commerçants dans des marchés réglementés». En matière de contrôles aux
frontières, il a détaillé qu'au cours des neuf premiers mois de 2015, les
services du ministère du Commerce ont enregistré 79.000 dossiers d'importation
représentant quelque 24 millions de tonnes de marchandises traitées aux
frontières. «Il y a eu l'interdiction d'entrée sur le territoire national pour
546 cargaisons représentant un tonnage de 39.600 t pour une valeur globale de 7,6
mds de dinars», a précisé M. Aït Abderahmane, selon
lequel «il y a eu 280 dossiers de poursuites judiciaires pour infractions à la
réglementation». Le directeur de la régulation au ministère du Commerce a
cependant «glissé» sur la vente dans l'ensemble du territoire national de
produits pyrotechniques, en dépit de leur interdiction d'entrée sur le
territoire national. «Je ne peux répondre à la question sur leur présence sur
le marché algérien, ils font partie de la contrebande», s'est-il borné à
répondre, ajoutant évasivement que «ces produits se vendent dans la rue, sans
réglementation et proviennent de la contrebande. Le citoyen les achète dehors»,
ajoutant juste qu'un conseil interministériel tenu mardi» s'est penché sur ce
phénomène. Quant aux marchés informels, ils ont été réduits au maximum, a-t-il
assuré, indiquant que sur 1.368 sites, 900 ont été éliminés et plus de 470
restent encore. «Il y a eu la réinsertion des jeunes dans les marchés
réglementés, dans certaines communes, et dans d'autres, rien n'a été fait»,
a-t-il déploré. Enfin, sur la foire de la production nationale, ouverte hier,
il a relevé que «c'est une occasion pour soutenir la production nationale, le
produit local».