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REMCHI: Grogne contre le maire de Beni-Ouarsous

par Khaled Boumediene

Cela fait exactement six jours que les habitants de la commune de Beni-Ouarsous (Bordj-Arima), dans la daïra de Remchi, expriment leur colère pour exiger le départ du président de l'assemblée populaire communale (APC), Beddiaf Hassane (d'obédience front d'El-Mostaqbel), de cette commune de plus de 20 000 habitants. Il faut souligner que jamais la commune de Beni-Ouarsous n'a connu de tels incidents entre le P/APC et les habitants.

Avant-hier, des centaines de citoyens de l'agglomération de Sidi Beddiaf et la ville de Beni-Ouarsous ont une nouvelle fois manifesté leurs vives inquiétudes en recourant à l'installation de tentes pour assiéger jour et nuit le siège de l'APC et refuser tout accès du maire à son bureau. Le hall de l'entrée principale de cette institution a été investi par des familles qui n'en bougent plus et le fonctionnement de tous les services de l'APC est bloqué, pour interpeller le wali de Tlemcen pour le limogeage de leur président d'APC.

«Notre commune n'a jamais été en si grand danger. Et ce danger concerne chaque quartier, chaque agglomération, donc chaque habitant. Ce P/APC n'est pas apte à diriger la commune de Bordj-Arima. Il a failli à tous ses engagements d'amélioration du cadre de vie du citoyen. Au début de son mandat, ce maire nous a promu monts et merveilles. Il a encouragé des habitants à acheter des lots de terrain chez des privés pour soi-disant les aider dans le cadre des aides octroyées par l'Etat à l'habitat rural. Mais, hélas, il n'en fut rien. Aujourd'hui, il menace même de les poursuivre en justice et de démolir leurs constructions », se plaignent des villageois très remontés contre le P/APC.

Pour rappel, M. Beddiaf Hassane avait géré les affaires de l'APC de Beni-Ouarsous du temps de l'ex-parti dissous, le Front islamique du salut (FIS). Nombre de riverains s'interrogent sur la réaction très lente des autorités de la daïra de Remchi pour trouver une issue à cette situation qui s'enlise de plus en plus, ces derniers jours, et demandent l'intervention des autorités de la wilaya pour le dénouement de cette crise qui paralyse l'APC et satisfaire les doléances des protestataires. Selon nos sources, mercredi dernier, ce P/APC a failli être lynché par une foule en délire de comités de quartiers et associations. Il n'a dû son salut que grâce à l'intervention des éléments de la brigade de la gendarmerie nationale de Beni-Ouarsous, qui ont tout fait pour éviter le pire.

A l'heure où nous mettons sous presse ce papier, la situation est toujours tendue devant le siège de cette APC composée de onze élus du front d'El-Mostaqbel, RND et FLN. Par ailleurs, l'assemblée populaire communale de Beni-Snous vient d'élire un nouveau président, en l'occurrence M. Houzi Abderrezak (deuxième vice-président, d'obédience FLN) et ce, en remplacement de M. Boudjerad Ahmed (FLN), qui a démissionné de son poste pour des raisons de santé. La commune de Zenata (daïra de Hennaya) a connu la semaine dernière une situation de blocage, lorsque la majorité des membres de l'assemblée populaire communale a refusé d'adopter le budget primitif de l'année 2016.

A noter qu'il y'a à peine un mois, l'assemblée populaire communale de Bensekrane (15 élus) a élu un nouveau maire d'obédience El-Karama en la personne de M. Benali Medjahed Mohamed en remplacement de M. Khobzaoui Abdelli (RND) suite à un retrait de confiance de 10 membres sur 15 que compte cette APC.