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Hôpital militaire Dr Amir Mohamed Benaïssa d'Oran : Une nouvelle stratégie thérapeutique de lutte contre le cancer

par K. Assia

Une stratégie thérapeutique adaptée selon le type de cancer a été mise en place par l'hôpital militaire régional universitaire d'Oran HMRUO, Docteur Amir Mohamed Benaïssa, a annoncé, hier, le général Koudjeti, professeur et directeur de cet établissement en marge de la deuxième journée d'oncologie médicale sur le cancer du sein métastasique organisée, hier, au sein de l'HMRUO.

Il existe en effet plusieurs types de cancer du sein et chaque cas nécessite une thérapie adaptée, a ajouté le responsable précisant que des réunions regroupant des chirurgiens, des oncologues, des radiothérapeutes, entre autres, sont tenues toutes les semaines afin d'étudier les cas des malades et dégager la thérapie en fonction de chaque dossier du patient. Cette stratégie a été communiquée, selon notre interlocuteur, aux autres établissements de santé de quoi développer l'espace d'échanges d'expériences et surtout parvenir à des résultats probants en matière de prise en charge. En explicitant le but de cette journée nationale sur le cancer du sein métastasique, qui s'inscrit dans le cadre du Plan national de lutte contre le cancer, le professeur a rappelé qu'un comité du cancer du sein a été créé il y a trois ans au niveau de l'hôpital et des réunions pluridisciplinaires sont organisées afin d'améliorer la prise en charge des personnes malades. Pour le professeur Louafi, membre du Plan national de lutte contre le cancer et doyen des oncologues, 50 à 60% des cancers sont dans un état métastasé, ce qui ne relève plus de la radiothérapie mais de la chimiothérapie. Les 40.000 nouveaux cas de cancer, tous types confondus, enregistrés chaque année en Algérie, dont 10.000 cas seulement pour le cancer du sein, sont revus à la hausse. Si l'on tient compte que pour les mêmes facteurs classiques, les deux plans de lutte contre le cancer élaborés respectivement en France en 2004 et 2009 font état de 400.000 nouveaux cas pour 60 millions d'habitants. Cela se traduit en Algérie par une moyenne située entre 150.000 et 200.000 nouveaux cas par an pour plus de 30 millions d'habitants.

Parmi les caractéristiques de ce type de cancer, le professeur souligne qu'il touche la femme plus jeune et le diagnostic est souvent tardif. Le dépistage précoce reste largement recommandé pour un meilleur traitement contre cette pathologie qui est en nette progression. Cela permet d'éviter une prise en charge palliative lourde et coûteuse et d'améliorer la longévité. Par ailleurs, cette journée scientifique consacrée au cancer du sein à un stade avancé et qui est le stade métastasique a été marquée par la présence d'éminents professeurs et spécialistes venus des quatre coins du pays. Les intervenants ont mis en relief la thérapie ciblée, un traitement instauré ces dernières années dans la prise en charge des malades mais qui reste très coûteux.

Cette thérapie permet d'améliorer la qualité et surtout l'espérance de vie, notamment chez les malades dont le cancer du sein est en stade de métastase, comme l'a souligné le docteur Chorfi du service oncologie HMRUOL, «le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme». Notons que plusieurs thèmes ont été abordés lors de cette journée dédiée à la recherche médicale et scientifique. Parmi eux, l'épidémiologie du cancer du sein en Algérie, la classification moléculaire des cancers mammaires métastasiques, la chirurgie palliative du cancer métastasique, entre autres.