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Manque de fossoyeurs au cimetière de Zouaghi: 3.000 dinars pour creuser une tombe !

par Abdelkrim Zerzouri

Le cimetière de la cité Zouaghi Slimane n'en finit pas de subir la pression des enterrements de morts issus des quartiers limitrophes et de ceux qui arrivent de loin, de la nouvelle ville Ali Mendjeli où il n'existe, encore, aucun cimetière pour une population qui avoisine le demi-million d'âmes. Résultats, il n'y a plus assez de fossoyeurs pour creuser les tombes, surtout certains jours où la demande est très forte. Ce n'est pas facile de creuser une tombe, et les fossoyeurs disponibles n'arrivent plus à satisfaire la demande, indique l'un d'eux. Ce dernier rappelle que la demande introduite, généralement ,le matin, ne donne pas trop de temps aux agents fossoyeurs pour creuser plus de 3 tombes, d'où la situation dramatique qui en découle avec des parents qui ont à enterrer leur proche mais qui ne trouve pas de tombes prêtes à leur arrivée, en milieu de journée ! C'est la consternation et le dépit qui se manifestent, en pareille circonstance, chez les proches qui viennent enterrer un des leurs. Parfois, une vive tension plane sur le cimetière à cause de cette défaillance ou manque de fossoyeurs. Certains, devant cet état de fait, font appel à des fossoyeurs qu'ils ramènent de l'extérieur du cimetière, moyennant une rétribution qui va jusqu'à 3000 dinars !. « Il est loin, le temps où l'on se contentait de bonnes prières pour creuser les tombes », comme le rappelait certaines personnes âgées. Enfin, bien sûr qu'on ne regarde pas au prix, l'essentiel est de régler le problème en urgence, car les familles se retrouvent coincées dans une course contre la montre pour préparer la tombe avant l'arrivée du cortège funéraire, en milieu de journée. « Parfois, de proches parents de personnes décédées, sans grandes ressources financières, ont été confrontés à cette dure réalité, et certains ont failli laisser leurs morts chez eux s'il n'y avait pas cette solidarité de bienfaiteurs qui leur prêtent main-forte », selon des témoignages de citoyens.

« Mais, laissera-t-on le citoyen se débattre dans ces problèmes ? », ajoutent ces derniers. Notons que le plus gros problème réside à l'agglomération Ali Mendjeli qui reste, sans cimetière, malgré les promesses répétées de différents responsables. « Si cette vaste localité avait son propre cimetière, celui situé à la cité Zouaghi ne subirait plus toute cette pression. Il n'y aurait alors ni problèmes de manque d'espace, ni de manque de fossoyeurs », estiment des avis partagés par les habitants des deux pôles urbains, en question. Le prochain lancement des activités d'une Epic, chargée de l'aménagement des deux villes nouvelles, en l'occurrence Ali Mendjeli et Aïn Nahas (en phase de réalisation), pourrait, peut-être prêter attention à cette grave défaillance et concrétiser, rapidement ce vieux projet de création d'un cimetière à Ali Mendjeli.