La satisfaction
des citoyens après le récent réaménagement du square Bachir
Benacer aura été de courte durée. Le jardin, situé au
cœur du centre-ville, est devenu pour un moment un lieu calme, offrant un
espace de repos pour les citoyens, même pour la gent féminine qui habituellement
évite de passer par cet endroit naguère fréquenté par des bandes de voyous,
mais il fallait compter sans le «parasitage» de ce petit havre de paix. Car,
les choses ont commencé, peu à peu, à se dégrader à l'intérieur du jardin.
Voyant que les lieux sont devenus très fréquentés, les commerçants informels
ont envahi les espaces, étalant leurs marchandises à même le sol. Ainsi, plein
de petits vendeurs, le jardin s'est transformé en véritable souk. «C'est
presque toute l'activité du commerce informel qui a trouvé refuge dans le
jardin Benacer», nous dira un habitant du
centre-ville, visiblement très peiné par cette situation. Chassés du
centre-ville, les vendeurs informels se sont orientés de leur propre chef vers
le jardin où ils sont assurés d'une certaine discrétion à l'écart des rondes
des agents de l'ordre public. Du tabac à chiquer (la chemma)
en vrac, aux chaussures et vêtements usagés (friperie), en passant par les
tables de pizza, les vendeurs de cigarettes et autres galeries de vêtements
féminins, installés sur les allées, contraignant les passants à serpenter entre
les étalages pour trouver leur chemin de sortie.
«Et, si on laisse
encore faire, à cette cadence, on va créer un grand marché aux puces au cœur du
centre-ville de Constantine», assurent nos interlocuteurs parmi les
associations du centre-ville. Ces derniers lancent un appel aux services
compétents pour assainir les lieux et maintenir le jardin sous contrôle
régulier pour dissuader toute velléité de squattage de ses espaces, car il y va
de l'image de la ville de Constantine.