Le terrain est propice pour entamer des négociations autour des points à
l'origine du déclenchement d'un vaste mouvement de protestation à travers les
trois unités de la Setram, Alger, Oran et Constantine. La suspension avant-hier
de la grève des traminots de Constantine, à l'issue d'une réunion entre les
représentants des travailleurs et de la Direction qui s'est terminée sur un
accord entre les deux parties à propos des retenues sur salaires des journées
de grève (neuf au total), qui seront effectuées à raison de 2 jours par mois,
permet de dire que la situation est « normalisée » à travers toutes les unités,
comme le souhaitait la Direction générale de la Setram, avant de se lancer dans
des négociations avec les syndicalistes.
Les choses sérieuses peuvent, donc, commencer et les discutions avec le
partenaire social sont presque exigées par la tension qui a marqué ces derniers
jours le front social de la société. Pour rappel, la grève des traminots des
unités d'Alger et d'Oran a été suspendue quelques jours avant pour entamer des
négociations avec l'employeur autour de plusieurs points de revendications,
essentiellement la convention collective et ses effets sur les salaires, les
primes, la gestion des carrières du personnel ainsi que le traitement à
réserver aux conflits individuel et collectif. La convention collective est un
document capital qu'il faut établir en concertation entre deux partenaires
sociaux. Mais, l'employeur a considéré, dans un communiqué transmis à notre
rédaction, que la démarche ou l'attitude des syndicalistes est « incohérente »,
incitant d'un côté à la poursuite de la grève et de l'autre cherchant à se
rapprocher de la Direction de la Setram pour négocier autour des préoccupations
des travailleurs, d'où son refus de dialoguer jusqu'à la normalisation de la
situation à travers les trois unités. Maintenant, rien ne peut justifier les
esquives pour aborder sereinement les dossiers litigieux, notamment la
réintégration des deux syndicalistes licenciés à Oran et l'établissement d'une
convention collective qui réponde aux espoirs et préoccupations des
travailleurs. Des sources syndicales nous ont assuré que les négociations
seront entamées Alger immédiatement après l'Aïd El Fitr.