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Cas d'hépatite C dans une clinique privée: En attendant les résultats des analyses

par A. Mallem

Après avoir suspecté des risques sérieux d'apparition de foyers d'hépatite C au sein de leur établissement, les gérants de la clinique privée «Les violettes», un établissement situé sur le plateau de Zouaghi Slimane de Constantine, ont été destinataires d'une mise en demeure d'une semaine pour lever les réserves émises par la commission d'inspection, qui a visité dernièrement cet établissement, et se conformer aux cahiers des charges et à certains protocoles sous peine de fermeture.

Cette mesure a été prise par la direction de la santé de la wilaya de Constantine sur la base des conclusions d'une inspection, suivie d'une enquête approfondie, effectuée par les membres de la commission ad hoc composée de médecins de la direction de la santé et de la CNAS qui ont émis des suspicions sur un risque élevé d'hépatite C dans cet établissement de santé.

D'après les informations données hier dans une conférence de presse tenue au siège de la direction de la santé de Constantine, animée par le secrétaire général de la DSP M.Ahmed Brachia et les membres de la commission ad hoc, une enquête a été déclenchée à la clinique « Les violettes» à la suite des plaintes qui ont été déposées par deux malades pensionnaires sous dialyse auprès de la DSP et de la CNAS. «L'inspection a révélé, expliqua le Dr Benamoune de la DSP, des insuffisances en matière d'hygiène hospitalière universelle, le lavage normé et le lavage des sols qui sont des protocoles de respect de l'hygiène ne sont pas correctement observés. Ensuite, la seconde, il y avait absence de protocoles affichés au niveau des générateurs. Le troisième point porte sur l'absence de la salle d'isolement qui doit être équipée d'un générateur et le quatrième concerne le non respect du circuit du linge.

Et enfin la vaccination systématique des malades et des membres du personnel qui n'est pas respectée. Toutefois, on ne peut pas dire formellement que ces insuffisances sont à la base de la provocation de l'hépatite C. Il y a seulement des suppositions et des suspicions et nous avons transmis les résultats des prélèvements que nous avons transmis au laboratoire du CHU de Constantine, seule autorité médicale habilitée à se prononcer en la matière ».

Intervenant ensuite, M. Brachia a indiqué qu'une inspection inopinée sera déclenchée la semaine prochaine au sein de cet établissement. Et dans les cas où il sera constaté que les réserves contenues dans la mise en demeure n'ont pas été levées, la clinique sera fermée et ses gestionnaires en supporteront les conséquences. «Et nous espérons que, entre-temps et dans l'attente des résultats du laboratoire du CHU qui vont tomber sous peu, les gestionnaires de cette clinique aient levé les réserves émises et répondu aux cahiers des charges et des protocoles d'accord», a souhaité le secrétaire général de la DSP.

A propos de la propagation de la maladie, les membres de la commission n'ont pas voulu se prononcer avec exactitude supposant seulement que le virus de la maladie, qui se transmet par le sang et les relations sexuelles, peut avoir été véhiculé par des dialysés qui effectuaient des traitements dans les structures publiques ou ailleurs. « En tout cas, dira un épidémiologue membre de la commission, en l'absence des résultats probants certifiés par le laboratoire du CHU, on ne peut pas prendre le risque de se prononcer. Et c'est ce résultat également qui déterminera le nombre de malades de la clinique qui sont atteints de l'hépatite C ».

En matière de chiffre, le représentant de la CNAS dira que les malades de la clinique qui sont subventionnés par la sécurité sociale sont au nombre de 90 et sur ce nombre nous avons dénombré 28 cas qui sont supposés avoir été atteints d'hépatite C. «Il n'y a pas encore de résultats exacts de sérologie et seul le rapport de référence délivré par le laboratoire du CHU peut confirmer le nombre exact des cas», a conclu le docteur Kehili, le médecin-conseil de la CNAS.