« L'ESM est à la dérive», dixit un ancien dirigeant qui a voulu garder l'anonymat. En effet, à ce rythme et avec cette mentalité, l'Espérance de Mostaganem n'est pas près de sortir de l'impasse mais risque même la disparition du concert du football national. Personne ne s'est soucié de l'avenir de l'ESM qui a été totalement abandonné depuis la fin du championnat. Les milliers de fans ne savent à quel saint se vouer et assistent à la mort lente de l'Espérance des regrettés et figures marquantes Ould Moussa et Ould El Bey et les autres sans oublier les Zidane, Kheirat, Maouche et consorts qui avaient écrit l'histoire du club.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ni les anciens dirigeants ou anciens présidents, ou même les autorités locales n'ont réagi pour dénouer la crise. Aujourd'hui, tout le monde en parle même en dehors de Mostaganem et personne n'a trouvé d'explication à cette situation qui n'honore guère les Mostaganémois, notamment ceux qui ont utilisé le club et exploité la sensibilité de ses supporters. «Où sont passés ceux qui nous ont promis monts et merveilles lorsque l'ESM était proche de l'accession la saison dernière ? Où sont passées leurs promesses ? Depuis la fin du championnat, le flou persiste sur l'avenir du club», affirment quelques mordus des «Vert et Blanc». Dommage, car à cette cadence le club se dirige vers la disparition.

La réaction des anciens dirigeants est plus que nécessaire et même un droit envers un club qui leur a permis de se faire un nom. Mais à Mostaganem, la question de leadership a toujours constitué un handicap et leur silence le prouve, mais attention aux conséquences. Ne dit-on pas que «le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent et qui refusent d'intervenir». L'Espérance mérité mieux car pour ceux qui l'ignorent ou qu'ils le mésestiment, l'ESM a eu l'honneur d'animer la première finale de l'épreuve populaire de l'Algérie indépendante face à l'ESS (1963) avant d'enchaîner avec une deuxième finale en1965 face au MCS.

«Gare aux dangers qui guettent notre équipe. L'ESM connaît, sans doute, sa pire saison depuis sa création. Non seulement à cause de son ratage de l'accession, mais surtout en raison de la situation qui prévaut actuellement. Je me demande quelle démarche à suivre pour sauver l'équipe», s'est interrogé un ancien responsable du club. Le président du CSA et le revenant Abdelkader Kheirat ont essayé de remettre le club sur orbite, mais en vain tant la situation est devenue ingérable en l'absence de finances avec en plus le départ de plusieurs joueurs vers d'autres cieux.

Au moment où les autres équipes préparent la nouvelle saison, c'est le silence radio du côté de l'ESM où l'inquiétude persistera d'autant qu'aucune démarche n'a a été entreprise ni avec le staff technique, ni avec les anciens joueurs, ni encore moins avec les nouvelles recrues. Les Mostaganémois d'Ettaradji, toutes générations confondues, sont appelés à réagir avant qu'il ne soit trop tard.