Le monde, moins Israël, a salué hier un accord historique
sur le nucléaire iranien. Après 12 années de crise souvent ouverte, les
principales puissances occidentales ont salué un accord sur le nucléaire
iranien qui ouvre la voie à la réintroduction de Téhéran dans le concert des
nations. L'accord ouvre la voie également à la levée des sanctions, notamment
sur les armes et économiques. Soulagés, les Russes, qui ont beaucoup travaillé
pour arrondir les aspérités des négociations menées ?'sans pitié'' par les
Etats-Unis et ses alliés de l'OTAN, ont estimé que la communauté internationale
pouvait désormais pousser «un grand soupir de soulagement». Les participants
aux négociations entre l'Iran et le groupe des 5+1 «ont fait un choix décisif
pour la stabilité et la coopération», a estimé l'homme fort du moment, Vladimir
Poutine. A Washington, le président Barack Obama a également salué cet accord,
qui ouvre de grandes perspectives économiques et énergétiques entre les deux
pays, mais a averti le Congrès contre un ?'vote irresponsable''. En effet,
l'accord, pour être accepté par les Etats-Unis, doit être approuvé par le
Congrès, à majorité de Républicains, qui ont montré leur opposition à cet
accord. Londres a également salué ?'l'accord historique'', une posture qui,
elle aussi, en dit long sur les ?'attentes'' des Britanniques quant aux
retombées économiques de cette issue heureuse de négociations menées durant 21
mois au siège de l'Onu à Vienne. Hier, toutes les puissances occidentales
avaient salué cet accord qui, en réalité, signifie la fin d'une menace
nucléaire qui viendrait de l'Iran, dirigé par les mollahs. Pour tous les
experts, il s'agit en outre d'une sorte de pacification de l'Iran, un pays qui
a toujours donné des sueurs froides aux Occidentaux. D'abord en devenant la
principale puissance militaire dans la région avec l'effondrement de l'Irak,
ensuite en annonçant des recherches dans le domaine nucléaire. Or, pour
Washington comme pour Israël et ses relais européens, il était inconcevable,
impossible et inadmissible de laisser les Iraniens fabriquer leur propre bombe
nucléaire, au point de représenter une menace directe sur Israël et
contribuerait à déséquilibrer le rapport des forces dans la région. C'est un
peu ce qui explique toute cette période des années 2000 passées dans un
isolement diplomatique et économique terrible par les Iraniens, frappés
également par un embargo économique américain qui a rendu exsangue l'économie
locale. Aujourd'hui, visiblement, c'est une nouvelle page qui est tournée, et
une autre qui s'ouvre dans les relations entre l'Iran, puissance régionale, et
les Occidentaux. En fait, cet accord prévoit que Téhéran limite ses ambitions
nucléaires pendant plusieurs années, en échange d'une levée progressive des
sanctions internationales. Il a fallu quasiment deux ans de négociations
acharnées pour en délimiter les contours et détails. En clair, Téhéran a
(définitivement) renoncé à fabriquer sa bombe nucléaire. Mais, un dernier test
attend cet accord : son approbation par le Congrès américain et le Parlement
iranien, outre le Conseil de sécurité de l'ONU. Seule note discordante, les
gémissements israéliens, qui ne veulent pas de cet accord. Pour leur part, les
Européens, Allemands et Anglais en tête, veulent profiter de ces moments
d'euphorie pour gagner le plus de marchés en Iran. La France, qui a applaudi,
n'en attend pas moins, avec ses ambitions dans l'énergie portées par Total.
Bref, tous ont salué un accord sur le nucléaire qui pèse des milliards de
dollars à l'avenir pour notamment les économies de l'UE, mal en point et à la
recherche de nouveaux marchés émergents.