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Chute des prix du pétrole et instauration d'une politique d'austérité : La crise guette le football national

par Kamel Mohamed



La poursuite du processus de l'instauration du professionnalisme dans le football algérien semble être sérieusement menacée en raison de la chute des prix du pétrole et des conséquences qui en résultent, à savoir l'adoption d'une politique d'austérité, a-t-on révélé auprès de la FAF. Le projet du professionnalisme du football algérien a été lancé en 1999 par le président de la République qui avait instruit le ministère de la Jeunesse et Sports de mener à bien cette mission avec le concours d'autres ministères concernés.

Toutefois, le dossier du professionnalisme semble être mal géré par le MJS et la FAF qui ont eu du mal à amener les clubs à changer leur politique de gestion.

Il faut relever que le MJS et la FAF ont été plutôt influencés par les clubs de football, dont les dirigeants sont habitués à un système de gestion amateur et archaïque. Autrement dit, l'instauration du professionnalisme suppose la mise en place d'une gestion saine et transparente. Or, les clubs se sont contentés de créer des sociétés sportives par actions et de demander davantage de subventions de la part de l'Etat et des collectivités locales. Les pouvoirs publics et les collectivités locales ont joué le jeu des clubs en leur fournissant des aides financières, alors que ces clubs sont supposés être des sociétés par actions et n'ouvrent pas de ce fait droit à des aides et des subventions.

Les pouvoirs publics ont fourni des aides indirectes et directes aux clubs, lesquels ont détourné l'argent de l'Etat. Ces fonds qui devaient être investis dans la formation et le développement ont été utilisés par les clubs dans le paiement des primes et salaires des joueurs. Aujourd'hui, ces clubs sont en faillite et l'Etat n'est plus en mesure de les aider ou de les subventionner du fait de la chute des prix du pétrole. Le gouvernement parle autrement d'austérité en insistant sur la «rationalisation» des dépenses. Il faut reconnaître qu'auparavant, les clubs de football ont été gâtés en matière d'aides et de subventions. Pis encore, ces aides échappent à tout contrôle en raison de l'absence d'une instance chargée de cette mission.

La Direction nationale de contrôle de gestion des clubs (DNCG) qui a été mise en place par la FAF et qui était gérée par Mohamed Mecherara, expert-comptable de son état, n'existe plus. C'est dire la complaisance du MJS et de la FAF en matière de contrôle des aides financières octroyées par l'Etat aux clubs. Ces derniers avaient également bénéficié d'assiettes de terrains pour bâtir des centres de formation. Mais à ce jour, aucun club n'a entamé le projet d'ériger un centre de formation. A cet effet, il n'est pas à écarter que l'Etat restitue les assiettes de terrains octroyées aux clubs, lesquels sont en faillite.

C'est tout le projet du professionnalisme qui est remis en cause et il n'y aura que les clubs disposant de moyens et dont la gestion est saine et transparente qui pourraient faire face à la crise financière. Une crise qui guette le football national et le pays d'une manière global, commente-t-on à la FAF.