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Grève des traminots : Espoir d'un dénouement du conflit

par Abdelkrim Zerzouri

C'était le statu quo, hier, au sixième jour de la grève des traminots de Constantine. Guichets fermés, quais désertés par les usagers et une ligne de tramway où l'absence de tout mouvement de rames laissant une large voie libre entre Zouaghi et le centre-ville fait rêver les automobilistes pris au piège des embouteillages, légions en ces derniers jours de ramadhan. La grève se poursuit, donc, sans service minimum. Une véritable galère pour les citoyens qui sont nombreux, très nombreux, à sortir ces jours-ci pour les besoins des achats de l'habillement des enfants ou les produits servant à la préparation des gâteaux de l'Aïd. Une énorme pression est ainsi mise sur les autres moyens de transport, en l'occurrence les bus, les taxis et les clandestins qui ont facilité les déplacements des familles dans la journée et surtout la nuit. Le tramway, paralysé par une grève depuis six jours, c'est aussi un manque à gagner dans les caisses de la Setram. De quelque côté qu'on le prenne, le conflit socioprofessionnel qui secoue la Setram n'arrange pas beaucoup de monde. Pourtant, il est là, défiant toute logique. « On a été contraint d'aller vers l'ultime recours, la grève, pour arracher nos droits », nous dira sur un air désolé l'un des délégués des travailleurs. Celui-ci affirmera qu'« il n'y avait aucun développement » de la situation vécue depuis le déclenchement de la grève dans la soirée du 5 juillet dernier. Les deux parties en conflits, administration de la Setram d'un côté et travailleurs grévistes d'un autre, n'ont pas cessé de s'accuser mutuellement quant à « la responsabilité » de la première dans cette dégradation des relations socioprofessionnelles et l'« irresponsabilité » des seconds qui ont privilégié le recours à la grève sans répondre aux exigences réglementaires dans ce domaine, au-delà des pertes sèches occasionnées à la société. Les responsables de la Setram estiment que la grève est illégale, il n'y a même pas eu un préavis de grève. Pis, il n'y a même pas de représentants légaux des travailleurs, les sections syndicales n'ayant pas été renouvelées depuis des mois. « L'UGTA qui parraine cette grève déclenchée au nom des travailleurs aurait été mieux avisée si elle a organisé une AG élective pour la désignation des membres du syndicat », laisse-t-on entendre.

 Pour rappel, UGTA et administration se jettent la balle, encore, au sujet des « faux-fuyants » qui empêchent la tenue d'une AG élective. Enfin, l'UGTA, de son côté, déclare la Setram une société qui active hors des normes réglementaires. La Setram n'a pas de convention collective, et c'est justement le cadre juridico administratif qui régit la relation de travail, les conflits individuels et collectifs ainsi que la carrière du personnel, sans cela c'est l'anarchie. « Sans convention collective, on peut mettre le tort sur le partenaire social pour n'avoir pas déposé un préavis de grève, alors qu'à la base de tous les rapports, il y a le vide sidérant, l'absence d'une convention collective pour une société en activité depuis quatre ans déjà ! », dénoncent des syndicalistes, non sans rappeler qu'ils se battent à juste titre pour la concrétisation de ce socle. Enfin, on apprendra qu'une réunion devrait regrouper aujourd'hui le chef de l'exécutif local, les représentants locaux UGTA et des représentants de la Setram, pour tenter de trouver un compromis et mettre fin à cette grève qui a causé des dégâts pour tout le monde. Pareil à Alger, où la Centrale syndicale UGTA devrait rencontrer, demain 13 juillet, des représentants de la direction générale de la Setram pour trouver des issues aux problèmes posés par les travailleurs.